Le second album de Madonna aurait pu également se retrouver dans ma rétrospective Chic ; en effet, s'il est produit officiellement par Nile Rodgers, celui-ci n'hésitera pas à appeler ses camarades en renforts. La madone aurait aimé avoir les pleins-pouvoirs sur le projet mais son label Sire les lui refusa, ne la jugeant pas encore assez mature. Soit, elle aura tout de même le dernier mot sur la pochette et son titre « Like A Virgin », provoquant ses premiers scandales et l'indignation des milieux conservateurs. Puis travailler avec le producteur du « Let's Dance » de Bowie restait un rêve pour elle, qui s'est concrétisé par une belle complicité dans la réalisation de l'album.
Accompagné d'un clip et de performances iconiques, le premier single éponyme est un succès international et son premier numéro 1 américain. Faut dire que le tube est accrocheur par sa simplicité, son interprétation entre impertinence et innocence (avec quelques imitations de Michael Jackson), son groove dansant et ses paroles mixant sexe et religion... tout ce qui fera la sève de l'artiste durant une bonne partie de sa carrière ! Tout aussi simple et efficace avec son riff robotique, le second single « Material Girl », bien qu'il soit peu apprécié par la chanteuse car ni elle, ni son ex-compagnon Steve Bray l'ont écrit, est lui aussi un succès, lui donnant même un nouveau surnom.
Le reste nage dans les mêmes eaux Synthpop que sur son premier album, avec une mention spéciale pour les énergiques « Over and Over » et « Dress You Up » car je la préfère fun durant ses débuts 80's, l'interprétation de sa ballade « Love Don't Live Here Anymore » essayant d'imiter les plus grandes voix ne m'ayant pas convaincu.
Il suffit de voir la différence de qualité entre ses clips, la thune est maintenant mise sur le projet Madonna et « Like A Virgin » sera l'album de la révélation ; il posera les bases des années à venir. Certains le comparant avec son premier essai regretteront l'aspect moins spontané et plus calculé du travail avec Rodgers. Cela ne m'a pas marqué particulièrement, d'autant plus que la patte « électronique » du producteur n'est pas totalement des plus maitrisée, le gaillard étant loin de sa zone de confort Chic. Un dernier single, « Into the Groove » (tiré de la BO pour « Susan Cherche Désespérément ») achèvera d'asseoir la réputation de l'album et de la Material Girl.