Dems est en train de prendre le contrôle.

History lesson, young folks.

Dans la suite d'Ipséité, Damso sort son nouvel album, deuxième, toisième, quatrième (?) d'un projet qui suit le parcours de l'artiste, en partie inspiré de sa vie. Et bon dieu, on pense ce qu'on veut, mais le gars sait ce qu'il fait. J'espère personnellement qu'il doit se mettre bien de temps en temps, parce que la musique à l'air de l'obséder, à un tel point qu'on en est à deux albums en un an, en plus de Batterie Faible et Salle d'attente. Il a 26 ans. Eh oh, à 26 ans, Gainsbourg était instituteur putain. En plus, le mec annonce que pour son projet, il a taffer sur plusieurs centaines de morceaux. Quand tu sais que la tracklist n'en contient que 17...

Introduction / Lithopédion annonce la couleur avec les dernières notes d'Une Âme Pour Deux, qui terminait Ipséité. Alors là, je voyais Une Âme Pour Deux comme une scission entre Damso et Dems, deux entités différentes, comme deux âmes qui partageaient un corps (lol mé le titr c 1ne ame pour deux et pa 2 ames). Un Lithopédion dans le corps de l'artiste, quelque chose qui n'est jamais né, qui n'a pas pu venir au monde à cause de ce que l'homme aurait vécu.

'J'hésite à faire du sale ou bien chanter.'

Damso l'a reconnu lui-même, dans cette phrase, le 'sale' c'est le rap. D'une certaine manière, Docteur Dems serait le personnage 'Nwaar' qui fume, boit et fait du sale et Monsieur Damso l'auteur de Peur d'être père, Humain, ou encore Amnésie. D'ailleurs Amnésie et Humain ont été retiré des deux tracklists. Le Lithopédion, le poétique et glauque foetus mort serait donc, tu l'as vu venir, Damso.
Je vous recommande Mosaïque Solitaire, qui dans la construction est logique, avec un premier couplet de Damso, avant qu'il se mette à fumer et nous prononce un sombre 'Dems, sale sale sale' à partir de 1:40.

Bref, Dems prend le contrôle sur cet album, avec une ambiance encore plus 'sombre et sale' qu'avant. On a quand quand même un titre qui s'appelle 'Baltringue', où alors une ambiance de défonce avec 'Festival de rêves', dans laquelle Dems, sous emprise, se surprend à voir 'La mort, la mort, la mort'. On à même droit à un petit 'C'est bon, c'est toujours Dems' dans Smog, morceau qui incarne l'esprit du Docteur Dems, sale, sombre et rempli de punchlines qui font mouche.

Au milieu de tout ça, Julien. Wow mais qu'est-ce qu'il nous fait, j'ai failli faire un arrêt cardiaque. Il pose un chef d'oeuvre comme ça au milieu de la crasseté ambiante du ventre de la mère et du Lithopédion. Mais quelle fraîcheur. Le chant est vraiment bien posé, et avec l'instru derrière, j'ai cru voir Damso chanteur de variété. Mais c'est ainsi, de temps en temps Damso reprend le contrôle et nous lâche des petits morceaux oklm genre, ouais je sais je peux faire du reggae aussi, mais j'aime bien faire du sale en vrai. Bon on se perd un peu. Le thème est abordé d'une façon très intéressante, Damso dit lui-même que la pédophilie étant un sujet tabou, il faut en parler pour que ce soit un problème sur lequel travailler. Une vision des choses ultra encourageante et progressiste.

Pour clore l'album, Damso nous donne un petit aperçu de son ressenti. Dernier album ou peut-être pas les boys. William nous rappelle que derrière le personnage, il y a quelqu'un et qu'est-ce que ça fait con de dire ça. Damso c'est ton voisin, Damso c'est ton mari, Damso c'est souvent l'autre, Damso c'est sûrement lui. Force à lui, Force aux haters, Force aux fans, et rendez-vous à sa tournée parce que vie de ma mère, son album est bien. Carotte.

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