Little Dots (Live) par PiotrAakoun

Exactement 10 ans après avoir sorti "Imaginary Diseases", unique document en public issu de la tournée du "Petit Wazoo", la ZFT (Zappa Family Trust), décide de sortir une suite à ce premier volet, intitulé "Little Dots". Tout comme lui, il est formé des mêmes dix musiciens et propose des compositions dans une veine moins traditionnelle.

On a d'abord droit à une version de "Cosmik Debris", et force est de reconnaître que, même si les versions préparatoires d'un morceau sont toujours intéressants pour un véritable fan, que , pour un auditeur occasionnel, il vaudra mieux qu'il se tourne vers la version finale, dans ce cas-ci, un véritable bijou, sur l'album "Apostrophe (')" qui paraîtra en 1974.

Le morceau qui suit, qui donnera son titre à l'album, est divisé en deux parties, et, est long de 24 minutes. La première partie est une improvisation telle que le groupe aimait en donner, sans véritable mélodie préétablie, et réalisée rien que pour la beauté de la sonorité des instruments et l'arythmie de la composition. Il va sans dire que peu d'auditeurs apprécieront la valeur de l'ensemble, un peu aride, mais personnellement, je trouve que ce morceau a beaucoup de charme. Il me fait penser à une musique balinaise, agrémentée d'une guitare ondoyante. La deuxième partie, elle, est basée sur un thème bleus-rock, qui se développe principalement à la guitare, de manière plus traditionnelle, bien qu'un brin déjantée, à la manière d'un Captain Beefheart.

"Rollo", le morceau suivant, est plus anecdotique, tout comme "Kansas City Shuffle", blues agréable à écouter, mais pas transcendant en regard de ce que FZ a pu produire.

Le final "Columbia, S.C.", également en deux parties, est une belle improvisation de 25 minutes, la première partie faisant la part belle à un cor, tandis que la deuxième partie laisse la place à une belle mélodie, jouée de manière aérienne et intense par FZ à la guitare. A elle seule, elle vaut l'achat de ce disque, et prouve à quel point cette formation, qui avait un réel plaisir de jouer, pouvait passer d'un blues traditionnel à une improvisation jazz-rock des plus débridées.