A partir des années 2000, Yes s’est lancé dans une suite d’albums live plus ou moins convaincants, la quantité finissant par l’emporter sur la qualité malheureusement. Beaucoup sont centrés sur l’interprétation d’un ou 2 de leurs grands albums, facile et rémunérateur (les vieux fans tombent toujours dans le plat…) à défaut d’être original. Ca n’est pas le cas ici où la setlist est plus variée, 2 titres sont extraits de leur dernier album en date à ce moment-là, « Magnification ». Ce live a été enregistré lors du festival de Glastonbury en 2003, paru finalement en 2019 (pas forcément un bon signe quand un album sort très longtemps après avoir été enregistré). Ce festival prestigieux donne lieu chaque lieu à des prestations extraordinaires dans une ambiance très chaude, il vous suffit d’écouter les concerts géants que Springsteen, McCartney ou Elton John (pour ses adieux) y ont donné. Ici, malheureusement, l’ambiance semble polie tout au plus, comme si elle ne décollait pas totalement et qu’une partie du public somnolait. La prise de son n’est pas non plus exceptionnelle, correcte mais pas renversante, le son apparaissant un peu plat. Bref, là où on s’attendait à un feu d’artifice, on a un peu la sensation d’une fusée qui retombe rapidement au sol. Les tubes du groupe sont là (« Roundabout », « And you and I », « I’ve seen all good people », « Long Distance Runaround »…) mais on finit par s’ennuyer, gentiment mais vraiment tellement tout ça ronronne sans parvenir à prendre son envol et embarquer l’auditeur/auditrice avec lui et pourtant j’aime bien Yes. Pas le plus mauvais de leur live, mais loin des meilleurs («Yessongs » reste un classique du rock progressif ou le « Live from the House of Blues » autrement plus pêchu). Une vrai déception.