Live atone - TIQUE

Odyssey to the West est un des albums qui m’a fait rentrer dans le chant guttural. Je me souviens être tombée dessus suite à une recommandation dans un commentaire d’un album que j’ai oublié d’un groupe dont j’ai oublié le nom. À l’époque, je m’étais dit « waw, c’est un chef-d’œuvre, même si c’est pas trop mon truc ». Et puis le temps aidant, Slice the Cake est devenu un de mes groupe préféré.

En plus, ils se sont réunis, si ça c’est pas génial ?
Bienvenue dans cette TIQUE.

J’aurais pu parler de mon amour pour le diptyque Odyssey to the Gallows et Odyssey to the West, mais je ne saurai pas comment aborder ces mastodontes. Il faut les écouter. C’est tout. Et si possible d’une traite. Vous avez bien 1h45 de votre vie à utiliser pour un tel voyage ?
Mais penchons plutôt sur la compilation Live at Home, qui combine en réalité deux live, le Tech-fest et le Techabilitation de 2020. Enfin, "live". Chaque musicien a enregistré chez lui pour diffuser les morceaux le jour J, contexte sanitaire oblige. La qualité sonore est au rendez-vous, et le chanteur se permet même d’être encore meilleur que sur les versions CD. C’est pas comme s’il était déjà excellent. Le mixage est plutôt bon : on entend assez bien la basse par moments (chacun ses marottes).
      Il y a donc deux parties très distinctes dans ce Live at Home : celle sur Odyssey to the West et celle sur le reste. La partie « Stone and Silver » est jouée en intégralité, à la perfection, à l’exception de la track « The Horned God », où le dieu en question sonne moins caverneux. En effet, dans l’album original, il était chanté par un invité. Ce qu’on perd ici, on le gagne en polyvalence chez Gareth Mason, qui passe du chant clair à divers chants gutturaux l’espace d’un mot. Simplement impressionnant.
     Mais la fête ne fait que commencer. Après un court interlude, « Race of Rose » ouvre la deuxième partie de la compilation. On retrouve ici une des choses que j’aime le plus chez Slice the Cake : la diversité. Le morceau est globalement lourd, mais se permet d’ajouter un passage très aérien, élevé par la voix du chanteur qui part dans des aigus bien gérés, avant qu’un piano ne s’ajoute à la composition.
    Suit « False illumination », sur laquelle j’ai peu de choses à dire. Très metalcore. Intense, mais c’est un peu tout. Heureusement, « The Siren’s song » est la chanson suivante, avec son interlude au chant clair magnifique. À nouveau, le piano finit par s’ajouter à l’ensemble, pour un crescendo propre à donner des frissons.
    Et puis c’est la surprise : la nouvelle chanson, « Homecoming ». Que dire à nouveau ? Une lente montée, une basse délicieuse, un chant émotif. Ensuite un passage black metal qui prend aux tripes, presque insoutenable. On se fait emporter par un torrent en crue. Une petite accalmie et on repart pour un tour. Et enfin, la respiration essoufflée du chanteur. On aurait presque la larme à l’œil avant que la tempête ne reprenne, implacable.

À cet instant précis, c’était déjà fini. Ce live m’avait renoué avec la musique, sans que j’aie remarqué auparavant que j’avais pu m’être éloigné. Intense, rempli d’émotions, technique, brutal, euphorique, mélancolique, plein d’espoir. Cette compilation m’a bouleversée.
Il reste un bien un dernier morceau, d’une vingtaine de minutes, époustouflant, presque magique, mais à quoi bon ? La messe est dite. Si vous n’avez pas aimé, vous ne l’écouterez pas. Si vous avez aimé, c’est la pêche sur le gâteau. Une pure gourmandise étrangement facile à digérer. Un trip toujours changeant, toujours virevoltant, toujours impressionnant.
Plus qu’à attendre le prochain album.