Comme Ian McCulloch lui-même l'écrit sur la pochette de "Holy Ghosts" aux aspects auto-promotionnels assez lourds, il était évident que nombre de chansons des Bunnymen appelaient un traitement orchestral, classique (mais n'était-ce pas de toute manière le cas sur le meilleur album du groupe, le parfait "Ocean Rain" ?). En 2012, Mac s'est donc payé son trip "crooner" dans le site "habité" de l'Union Chapel, qui a déjà vu bien des réussites en termes d'expériences musicales originales : les heureux qui ont pu assister au spectacle évoquent généralement un moment béni, où l'émotion a submergé de nombreuses fois l'audience. Sur disque, le moins que l'on puisse dire, c'est que cette supposée "transcendance" est cruellement absente, signe sans doute que la magie des grands concerts ne se transmet que difficilement une fois ceux-ci enregistrés. Oui, le disque déçoit, parce que cette fameuse "ré-interprétation orchestrale" manque vraiment d'audace, parce qu'on y trouve que exactement qu'on y attendait : de grandes chansons et d'autres moins grandes (pas mal d'extraits des albums solos du Mac, plus dispensables), traitées fidèlement avec quelques cordes, et basta. Quant au Mac, il suit avec excès la pente de ses inclinaisons les plus récentes, soulignant ce qui n'était jadis qu'élégamment ébauché, dans une sorte de chantage à l'émotion presque indigne. Lui qui se dit disciple de Cohen devrait pourtant savoir qu'on obtient souvent l'impact maximal en en faisant le moins possible ! Ici, avec sa voix de plus en plus marquée par les cigarettes et l'alcool, Ian McCulloch semble exprimer avant tout sa propre anxiété devant l'éternelle absence de succès qu'il rencontre, et qui devient sans doute de plus en plus insupportable alors que le temps fuit entre ses doigts. Mac va vers la lumière (des spotlights ?) avec une urgence qu'on peut certes confondre avec une sorte d'emphase poétique, mais qui me semble surtout de plus en plus superficielle, à l'image de la musique de moins en moins troublante d'Echo & The Bunnymen. [Critique écrite en 2013]
EricDebarnot
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le 23 janv. 2015

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Eric BBYoda

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