Leprous n'est plus un jeune groupe, après un premier album en 2009, suivi de 3 autres jusqu'en 2015, chacun évoluant dans cette direction générale que semble prendre le groupe, à savoir un prog léché et riche de ses ambiances glaciales, tendant à une pureté digne de la plus immaculée des statues de glace, qui laisse cette impression de grâce suspendue, où l'on ose à peine respirer de peur d'abîmer ce qui se trouve en face de nous.
La setlist de ce live, concentrée sur les deux derniers efforts du groupe, montre une fois de plus la volonté de Leprous d'avancer dans cette direction, occultant totalement Tall Poppy Syndrome et ne faisant apparaître que deux titres de Bilateral sur les 16 du live.
La captation est exemplaire, laissant la part belle à chaque musicien et le mix extrêmement équilibré montre la maîtrise qu'a le groupe de sa musique et de ses arrangements.
L'ouverture se fait sur The Flood, longue de 8 minutes, et plonge l'auditeur dans ce concert d'1h45, où un Einar particulièrement en voix fait montre de toute sa maîtrise, y compris sur les titres les plus exigeants ( The Cloak, Moon, Red ) malgré quelques faiblesses qu'on pardonne aisément, notamment sur The Valley, arrivant en fin de set, celles ci nous rappelant, soi besoin était, que c'est un live que nous écoutons, et non une compilation ou autre best of.
La dernière piste voit arriver un invité, qui n'est rien d'autre qu'Ihsahn, rien d'étonnant quand on connait la proximité de l'artiste avec Leprous, pour un Contaminate Me ou Leprous ne contient plus sa violence, sorte d'ultime catharsis pour conclure ce live de très haute volée.
Leprous n'est plus un jeune groupe, et l'affirme dans ce live, construisant sa musique comme d'autres des œuvres éphémères et ce live grave dans le marbre ce moment de l'histoire du groupe, celui où Leprous affirme son propos musical et artistique de la manière la plus forte qui soit, en le mettant à l'épreuve du public.