A$AP Rocky : Aussi percutant que Sylvester...
Il est la révélation de cette fin d'année 2011 : A$AP Rocky, frêle rappeur d'Harlem est passé d'un quasi anonymat à la renommée en quelques mois. Ce "pretty motherfucker" comme il aime s'appeler dans presque toutes ses chansons nous a simplement livré une mixtape, gratuite, donc, qui roule aisément sur les 95% des albums studio de 2011, que ce soit par la qualité des productions mais aussi par les talents du jeune emcee.
En effet, la mixtape annonce la couleur dès la première piste, Palace, avec une prod de Clams casino qui transpire l'ambition et la grandeur, avant qu'A$AP ne vienne y poser son flow millimétré qu'il module avec une étonnante facilité. On est donc aux antipodes de la mixtape intimiste et confidentielle, on sent venir un album en passe de devenir un "instant classic".
Les tracks impressionnantes s'enchaînent : Peso, Bass, Wassup, Brand new guy avec l'apparition d'un Schoolboy Q survolté, puis Purple Swag chap2, la suite de la chanson qui l'a fait connaître aux yeux de la communauté HH, et enfin Get lit, piste gonflée à la Codéine qui est une drogue de prédilection pour le rappeur et sa clique...
S'en suivent des pistes moins marquantes, mais loin d'être ratées, aux instrus plus posées, voire peut-être trop. On retrouve l'entrain d'A$AP sur la dernière piste : Out of this world qui sonne comme une conclusion optimiste et pleine d'espoir pour sa future grande carrière, à n'en point douter.
Globalement, ça parle beaucoup de Marie-jeanne et autres joyeusetés illicites, d'aspiration à la gloire et donc d'argent, mais il reste malgré tout loin des clichés rappesques sur la célébrité/l'argent/les bitches à ses pieds, comme il le montre dans Wassup :
"I ain't talking 'bout no money, I ain't talking 'bout no cars
Talking 'bout no diamonds cause that shit is a facade"
Bref, on est face à une excellente mixtape, pleine de promesses et face à un rappeur complexe et paradoxal, aux talents certains, qui ne manque pas de susciter le plus grand des intérêts. Il a en effet signé le plus gros contrat musical de ces dernières années chez Sony : un chèque de 3 millions de dollars pour Mr Rocky, de quoi s'acheter plein de grilles en or pour les dents. Bon ou mauvais présage, on le saura prochainement...
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