A l'écoute de ce beau recueil de titres rock parfaitement ciselés, joués selon l'humeur des gars, on se dit qu'un vent de liberté souffle au Royaume. Il faut dire que ce n'est sûrement pas très facile de jouer avec l'instrument dans une main, la bouteille dans l'autre. Une espèce d'exception rock parfaitement légitime tant les Faces n'ont rien à prouver vu le pédigré des déjà-Dieux aux manettes qui, de temps à autres, s'autorisent des liberté amusantes de rythme, de tension. Surtout en fin d'album, où on jurerait qu'ils ralentissent parce que, c'est quoi la partition, déjà?
D'un autre côté, l'album est déterminé, d'une élégance folle. La voix de Rod Stewart,écorchée, à bout, est l'une des plus sexy du rock'n'roll. La slide de Ronnie Wood toujours dans un coin du studio ou de la scène (une poignée de titres live, ici) annonce le futur son des Stones après l'au-revoir de Mick Taylor, l'excellent Bobby Keys, l'autre Stones, s'époumone avec joie sur son tenor sax qui en a déjà vu des vertes et des pas mûres. Ian McLagan, tiens, encore un autre, apporte de la densité et de la rondeur avec ses claviers. On l'aime déjà ce Long Player parce qu'il nous paraît si familier, si proche de ce qui nous touche au plus profond du rock'n'roll, malgré ses errances délicieuses.