J'aime beaucoup ce que fait Arjen Lucassen depuis Into the Electric Castle, et la constellation de petits groupes qu'il a pu laisser derrière lui ont souvent donné des résultats très sympa, genre Guilt Machine, ou des trucs plus mineurs comme le premier Space Metal. Et il se lance à nouveau dans une aventure par delà les étoiles avec ce Lost in the New Real, et sa pochette d'album volontairement vieillotte et montée comme la couverture d'un magazine de jeux vidéos période Megadrive.
Et c'est pas mal du tout, y'a une ambiance bien spéciale qui se dégage de l'album, un peu comme si il avait décidé de faire tout un album avec le même ton que les chansons qui représentaient la joie sur l'album The Human Equation, et une atmosphère de jeu électronique. C'est sympa mais ça finit quand même par devenir ultra redondant, c'est le gros problème de cet album. Les chansons sont pour la plupart assez courte, et s'enchaînent rapidement sans vrais temps morts. Ça donne des bizarreries des fois, des morceaux avec une intro à rallonge qui se terminent brutalement pour passer à la piste suivante comme "When I'm a Hundred Sixty-Four", des trucs plus longs et vachement sympa comme "E-Police" qu'on a envie de voir durer et qui se terminent trop vite.
Y'a aussi des titres franchement étranges, comme "Pink Beatles in a Purple Zeppelin" ou on dirait qu'il a voulu bien mettre en avant ses références pour mieux reprendre "Battle of Evermore" sur le deuxième cd. Deuxième cd qui commence plutôt bien d'ailleurs, enfin avant que la deuxième piste ne commence. Parce que là, c'est le drame. Un étron, un gros caca posé là, bien en plein milieu. Une reprise de "Welcome to the Machine" de Pink Floyd comme vous n'aimeriez jamais en entendre.
Imaginez la chanson originale, dans toute sa légèreté et sa déprime, couplée avec des sons dignes des pires morceaux de dubstep et un chant de Lucassen hyper envahissant, on dirait une parodie du morceau où l'homme hurlerait "OUAIS MON FILS, VIENS DANS LA MACHINE C'EST GENIAL !!!". C'est vraiment atterrant, en plus l'univers de la chanson originale lui convenait tellement bien...
C'est le seul gros point noir de l'album globalement, mais quelle horreur, heureusement il se rattrape un peu avec les chansons d'après. Et en plus, pour faire la voix-off (un album de Lucassen sans voix additionnelle à la Big Brother, ça n'existe pas), il a eu la bonne idée de prendre Rutger Hauer, qui a insisté pour écrire ses propres textes et qui l'a très très bien fait, sa voix en ouverture de morceau est vraiment savoureuse.
Bref, pas un album vraiment novateur pour Lucassen et plutôt mineur pour tout dire, mais qui reste léger et agréable à écouter. Par contre ne nous refait jamais le coup du Pink Floyd là, s'il te plait, c'est important, j'aurais jamais pensé pouvoir mettre un sur dix à un de tes morceaux.