C’est bien de vouloir être la superstar du moment, mais avec ce que j’ai vu et entendu, est-ce que cela sera suffisant ? A peu près tout le temps le même rythme, obsédant, qui te tape sur la tête, et une fille qui chante de refrains girly d’une voix rauque, avec un minimum de street credibilty; c’est-à-dire rajouter « shit » ou « motherfucker » au détour de chaque chanson. Et puis à force de se promener en petite tenue sur scène pas étonnant que des petits malins lui piquent des photos privées pour les mettre sur internet. Alors c’est une bête de scène d’accord, la voix est chaude et profonde d’accord, mais les mélodies se ressemblent trop et les compo toutes les mêmes. Clubbin’, superficiel. Dance ! top 50. Malgré les efforts des arrangeurs on ne voit pas plus loin que ça. La diversité des influences de la demoiselle sont diluées sur l’autel de la rentabilité. De loin on entend la Jamaïque sur son règlement de comptes avec son ex, le hit: Man Down, ou le très bon What’s My Name qui sent la dancehall mêlé à un soupçon de R’n’B. Dommage qu’elle n’insiste pas dans cette direction, la dancehall elle y est à l’aise comme une reine dans son jardin. Au lieu de cela on a un panaché. Un Only Girl In The World carrément électro, S&M morceau de remplissage pour dancefloor sans prétention aucune, un Raining Men Hip Hop. C’est beaucoup et peu en même temps, c’est un mélange de styles format radio sans inventer rien de nouveau avec.
La pop standardisée garde la main sur tout le disque noyé sous les effets et la reverb. C’est vendeur, mais sans imagination. Son seul exploit avec ça se sera de faire de la concurrence à Beyoncé avant qu’une autre plus jeune et plus ambitieuse n’arrive et ne les jette toutes les deux. Cette fille à besoin d’un recadrement d’urgence. Si elle veut continuer à s’amuser cela suffira amplement; par contre si elle vise la classe mondiale, c’est insuffisant. Et elle n’est pas encore au top. Sur les morceaux lents comme Skin ou California King Bed on sent que sa voix traîne, c’est beaucoup moins prenant que le reste, elle redevient une chanteuse normal sans rien d’extraordinaire. Bon, un de ces jours, chanter ou rapper il faudra choisir. Il lui faut un Serge Gainsbourg américain, ou un Dr Dre, un gars beaucoup plus exigeant et perfectionniste sur l’artistique que ceux qui l’entourent en ce moment.