Loud Like Love, un opus entre retour nouveautés et déception !
Septième album studio de Placebo, Loud Like Love apparaît déjà comme l’une des sorties immanquables de ce mois de septembre. Alors que le groupe fêtera ses vingt ans de carrière l’année prochaine et que leur EP B3 nous avait déçu, que vaut cet opus sur-médiatisé ? Sound Of Britain fait le point.
De prime abord autant de promotion n’était pas nécessaire en vue du résultat fourni se situant bien en dessous de nos espérances. Après la déception de Battle For The Sun (2009) et celle plus récente de B3, on espérait que Placebo nous surprenne mais non, le groupe s’est reposé sur ses lauriers et nous propose un album entre innovations et retour aux sources. Bien que les titres soient plaisants, mélodieux et tous plus radiophoniques les uns que les autres, Loud Like Love finit par lasser, la composition des morceaux donnant l’impression d’écouter le même sans interruption, à l’exception de quelques-uns. Et que dire des refrains si ce n’est qu’ils sont formulés quasiment tous de la même manière, reprenant le titre de la chanson ou un mot qui se voit répété à plusieurs reprises. Brian Molko serait-il tombé en panne sèche d’inspiration durant l’écriture de l’album ?
A s’y intéresser de plus près, plusieurs thématiques se dessinent, la question de la religion se voyant soulevée avec Purify dont l'extrait vidéo mis en ligne par le groupe nous plongeait au cœur de cet univers, y introduisant même quelques sous-entendus. On remarquera d'ailleurs qu'il était déjà apparu dans Time is Money présent sur B3. Avec lui on parviendra à retrouver un peu d'air, le contenu étant bien plus rock que le reste de l'album. S'il avait été un de nos coups de cœur lors de la découverte des extraits nous ne sommes pas déçus par ce qu'il propose dans son entièreté. Mais il ne fallait pas trop en demander, il est bien le seul à se dégager autant, la nostalgie l'emportant sur le reste, nous berçant d’abord au gré de Too Many Friend avant de nous emporter pour une superbe balade avec Hold On To Me sur laquelle viennent se superposer guitare et violons afin de renforcer cet effet de nostalgie tout en lui donnant un peu plus de vie. Elle poursuivra son chemin à travers A Million Little Pieces, certainement l’un des meilleurs morceaux de l’album mêlant piano et guitare pour un titre des plus mélancoliques, signe d’un retour aux sources. On ne pourra en effet s’empêcher de repenser à ce qu’avait produit Placebo dans des albums tel que Meds, la guitare venant soutenir le piano en fond sonore, donnant une constante impression de planer. Fermez les yeux et laissez-vous guider par les instruments, vous verrez, vous semblerez plus apaisé. S’en suit Exit Wounds dont le début n’est pas sans nous rappeler Depeche Mode tandis que la fin nous fera plutôt penser aux Cure. Les guitares s’en dissocient cependant nettement, nous ramenant une fois encore à ces sonorités que l’on appréciait dans les anciens albums, des effets synthétiques apportant un brun de nouveauté. Begin The End quant à lui se fait annonciateur de la fin, le titre prenant doucement de l’ampleur grâce à ses guitares et son synthétiseur comme sait si bien le faire Coldplay dont on penserait presque que le groupe s’est influencé, alors que Bosco qui conclut l’album nous amène du côté du compositeur Alexandre Desplat.
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S’il est en revanche une chose que l’on puisse assurer c’est que le tout est taillé pour le live. En effet, de Scene Of The Crime à Rob The Bank en passant par Hold On To Me ou Loud Like Love, on ne peut que constater l’ampleur que vont prendre ces titres, imaginant déjà le public reprenant les claquements et les rythmes instaurés par les percussions mais aussi tous ces refrains que l’on trouvait lasses et qui prendront une toute autre dimension en live, résonnant même comme un hymne à force de répétitions. Une osmose se créera ainsi facilement entre eux et le public.
Placebo serait-ils en train de tomber dans le commercial ? Si c’est bien le cas, on espère que le groupe saura se refaire et que leurs morceaux nous donneront plus envie d’acheter leur album une fois que nous les auront entendus dans leur version live, B3 ayant déjà fait ses preuves à l’époque. On vous donne donc rendez-vous le 10 décembre à Bercy.