De la pop élitiste
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"Et maintenant, qu'est-ce qu'on peut bien faire ?", je suis prêt à parier que cette question a hanté Joseph Mount lorsqu'il lui a fallu se remettre au travail après le succès artistique et commercial de "The English Riviera", album immense - que je considère personnellement comme l'un des sommets de la pop moderne. Là où bien des artistes se sont épuisés à courir éternellement derrière leur chef d’œuvre, à jamais indépassable, Mount a eu l'humilité d'admettre qu'il ne ferait sans doute pas mieux, et s'est employé à replier la voilure de son splendide vaisseau Metronomy : "Love Letters", disque touchant, humain, bancal, sensible, clairement imparfait, est le résultat d'un doux retour au port d'attache après l'ivresse du grand large. Metronomy n'a plus besoin de se confronter à l'avant garde la plus ambitieuse de l'electro contemporaine, il lui suffit désormais de composer de la "pop music" (de la vraie pop, pas celle des grosses stars internationales) en s'amusant avec tous les codes de ces dernières quarante années, en papillonnant d'un genre à l'autre sans plus vouloir révolutionner quoi que ce soit. Les chansons de "Love Letters" sont donc tout sauf des chefs d’œuvre, et se présentent plutôt comme des ébauches volontairement instables de "propositions pop" : on peut néanmoins les chanter sous la douche, les siffloter dans la rue, et même les chérir au fond de son cœur, ce qui semble être tout ce que Joseph Mount recherche désormais. [Critique écrite en 2014]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs albums de 2014 et Liste chronologique des concerts auxquels j'ai assisté [en construction permanente]
Créée
le 17 juil. 2014
Critique lue 310 fois
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