Je me fiche des genres. Longtemps, j'ai cru aimer les cases, par facilité. Aujourd'hui, je conçois le monde comme un dessein en évolution permanente. Vouloir classer, se résumerait à étriquer, étiqueter, compartimenter ce qui est avant tout libre de structures. Poser son regard sur une oeuvre déjà répertoriée, en la visionnant telle quelle, c'est s'aveugler de l'illusion, et s'éloigner de la réalité sous-jacente, inhérente à l'oeuvre. Post-Rock, Post-Punk, Noise, Spacedub, Psybient, Surf Rock ? Mais que signifient ces termes qui semblent à priori n'avoir aucun sens ? Ces expressions émanées de critiques et théoriciens n'ayant jamais connu (pour certains) le bouillonnement intellectuel de l'artiste face à un produit brut et neuf qu'il est en train de constituer. Ne comprennent-ils pas que le punk est par exemple un mouvement social et une page de révolte dans l'histoire plus qu'un genre de musique ? C'est à croire que les enclaveurs de la "théorie" ont tout cloisonné pour brider l'imagination.
D'ailleurs si on parle de case, le punk c'est quelque chose qui me casse les c*******. Je comprends l'intérêt que cette génération de rebelle à crête ait pu susciter chez les jeunes de l'époque, mais aujourd'hui je trouve ça complètement vain, daté, et surtout pour être franc, inaudible. Une musique, qui comme avec le plug rap aujourd'hui, est programmée pour être obsolète en l'espace de quelques années. Mais, chaque mouvement donne des gosses. Et la musique punk a donnée bcp de rejetons. Plus ou moins intéressants, il est vrai. Je trouve que ce qui est joliment nommé " New Wave" est le courant le plus intéressant de ses "enfants" directs. The Smiths, The Cure, Television, Blondie, de nombreuses choses très intéressantes. Puis après, vint le (ou la j'ai jamais su) Shoegaze. Que signifie Shoegaze ? "Contempler ses pieds". J'adore la musique qui Contemple ses Pieds. Ses basses saturées, ses effets de pédales, ce son moelleux dans lequel on veut se morfondre, s'enfoncer. Le meilleur album de Pied Contemplé est je trouve Disintegration de The Cure, qui est vivement recommandable pour ceux qui ne l'auraient pas écouté ou ceux qui sont même pas fan du groupe (comme oim). Un album romantique, avec bcp de spleen et des mélodies vibrantes. C'est pas pour rien que les Cure sont associés aux "New Romantics", et tiens encore une case. Peut-on lier cette musique de ripatons avec celle des ados vener qui crient "Acab" ? Oui.
La musique de paturons est une musique vive, générationnelle, semblant instinctive et vive (mais quand même plus réfléchie que le punk). Elle est plus planante, réflective, éthérée, pour sûr. Slowdive est je trouve le groupe romantique de shoegaze par excellence. Mais quand en viendrais-je à Loveless ? Pas encore. J'ai découvert cette sonorité à l'aube d'un chaud été 2018, après une année en colocation avec deux êtres ma foi assez "maxés" si je puis me permettre le néoloflexogisme. Ma daronne aime The Cure. Alors je me disais que pk pas essayer. Je lance en cd (non j'dec spotify digi génération eh ue) Disintegration. Bim. La claque. Je suis, dès la première écoute absorbé. Ce qui est rare même parfois avec les plus grands chef d'oeuvres. Puis cet album revient (très) régulièrement dans mon enceinte, mes écouteurs, il accompagnera et accompagne encore mes amours, mes romances, et surtout mes idéalisations. Car cet album c'est un peu celui du déprimé mais idéaliste, ce que je ne suis pas, allez savoir pourquoi j'aime c'te truc. C'est trop romantique et mielleux, et en même temps aride et ténébreux. Je continue 2018, puis 2019, et 2020, je découvre bien des albums de chaussuregaze et deviens in love de Slowdive par ailleurs, mais je ne vais pas rentrer dans les détails, car la je l'ai déjà beaucoup trop fait.
Loveless n'est pas sans amour. Il est une lettre aux désespérés pour se bouger le cul, aux amoureux qui doivent se rappeler les peines que peuvent engendrer l'union du couple, aux célibataires qui cherchent l'amour, aux idéalistes, aux imaginatifs, aux ados torturés et aux gens heureux pour leur rappeler les peines du passé, et aux gens tristes pour leur rappeler que le plus beau est avenir. C'est un peu comme une chrysanthème tardive qui se referme à point, et éclot au moment propice. Ce genre d'oeuvre de la renaissance. Un regain, un souffle de vie. Puis, le commencement de la beauté infinie, et les saisons éternelles de l'amour. Loveless n'est pas sans amour, il est un médiateur pour que la haine se dissolve de chaque être, et pour apaiser les coeurs las.
If love is less, less will become love.