Bien qu’il en ait l’allure, on ne pourra pas parler d’expérimentation pure, puisque LP1 s’habitue rapidement à nos oreilles. Pas la peine de l’apprivoiser, il est déjà bien domestiqué. La cause : une production intelligente et efficace. Il sera étonnant de constater comment le son se désarticule et s’étire aussi bien qu’il se structure. Le rythme s’accélère, ralentit dans la seconde qui suit, détonne et s’étend dans un nombre impensable de tics et tacs, mais garde un ensemble lisible et cohérent. Avec la plus grande objectivité (peut-être un peu limitée), LP1 sera apprécié par beaucoup, du plus fervent amateur de musique hip-hop au plus dopé à l’électro. Voici l’axe originel du genre ; le trip-hop est magique et le titre « Video Girl » peut ainsi servir de charnière. Pour les autres, on retrouve l’électro médiéval de Grimes dans « Preface » et « Closer », de la magie noire dans « Two Weeks », des légères touches de ragga dans « Hours », du lyrisme dans « Numbers » et les déboires d’un jeu de billes dans « Pendulum ».