Fuck ! Ce gars pendant des décennies jouait et chantait pratiquement tous les soirs ! Comment ne pas y voir un amour indéfectible pour la musique, pour le bLUes, pour Lucille !
Le rideau se lève le big band est là prêt à dérouler le tapis rouge des harmonies, des immuables 12 mesures pour le roi du BLueS : bLuES BoY KiNg !
Lentement avec une grandeur acquise par le travail incessant le roi de plus de 80 balais s'installe sur son trône et le show peut démarrer. Soixante ans de blues, de douleur du peuple noir trimballé dans sa guitare, ses cordes vocales…toute son âme ! La voix sonne, la guitare ponctue et les inlassables morceaux de 12 toutes petites mesures sont jouées encore et encore exorcisant la peine, le chagrin des anciens esclaves Afro-Américains tout d'abord mais aussi celle de l'homme tout court ! Nourri au jAzz de Charlie Christian ou encore du génial Django il n'aura cependant jamais quitté la route bleue, cette piste sauvage et belle qui lui aura permis de conquérir le Monde.
Depuis 2015 la belle Lucille (Gibson ES 335 instrument fétiche de tant de Jazzmen et de Chuck Berry) est seule ! BB à 89 ans est parti dans le décor, quelque part, loin et nous a laissé avec notre cicatrice béante dans le cœur. Lucille pleure maintenant en silence, elle aussi est morte…orpheline ! Elle a tant partagé avec son amant, tant joué pour lui, avec lui, tant pleuré tant ri...pour nous...sur la route...toujours, cette fabuleuse route de la vie où BB n'aura eu de cesse de chanter, de jouer ce BLueS, cette note bleue magnifiant la désolation de la condition humaine chétive et dérisoire.