Forts de la belle dynamique allumée par l'album "The Idiot", Bowie et Iggy, repartent en studios à Berlin pour écrire et enregistrer (en trois jours !) un « Lust for life » beaucoup plus primesautier, qui démarre sur un extraordinaire riff de batterie et enchaîne neuf morceaux pleins d’énergie, de fraîcheur musicale, conforme au visage apaisé, souriant, qu’arbore en pleine pochette un Iggy dont on ne connaissait jusqu’alors que la tronche fermée et inquiétante (en plus de ses fesse et du reste, bien sûr, dont il n’a jamais renâclé à faire étalage).
Il y a même un tube avec « The passenger », hommage à Jim Morrison, sur un tempo léger et mélodique, nouveau et étonnant venant d’un ex-Stooges.
Mais aussi le magnifique et poignant « Tonight », le très amusant et lucide « Success », "Neighborhood threat"… Le tout plein de guitares, de chœurs, de pop et de rock’n’roll.
Une fois encore il n'y a strictement rien à jeter.
Disque incontournable et très accessible, qui constitue certainement la meilleure porte d’entrée dans l’univers de cet artiste attachant dont « la seule ambition est désormais de faire une meilleure musique, de vivre en paix et ensuite mourir ».
Remis sur les rails depuis 1977, parrain avéré de tout un pan de l’histoire du rock, il endosse aujourd’hui le rôle avec recul, philosophie et sagesse.
Ce qui ne l’empêche pas de continuer à jouer sacrément le jeu : aujourd'hui encore ses prestations scéniques sont dantesques ... et gorgées du répertoire des deux albums avec Bowie.
" L'amitié de David était la lumière de ma vie. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi brillant. Il était le meilleur " déclarera Iggy Pop au décès de son ami le 10 janvier 2016.