A l'image des pochettes, autant The Idiot tapait dans le sombre, le torturé et l'angoisse, autant Lust for Life dégage une force et une énergie lumineuses. Avant de jouer sur la tournée de l'Iguane, Bowie est encore à la manoeuvre, à la production, aux choeurs et aux claviers pour sauver la peau et la carrière de son ami. C'est tout simplement la grande forme, un comble quand on connait les errances d'Iggy Pop lors de ces années de défonce. Ce dernier n'a pas beaucoup dormi pendant sa réalisation : "Vous voyez, Bowie est un type sacrément rapide... J'ai réalisé que je devais être plus rapide que lui, sinon à qui appartiendrait l'album ?". Il connaissait le vampirisme du Britannique qui sauva la mise à l'ancien leader des Stooges, y compris financièrement en reprenant plusieurs titres dans les années 80, liftant à mort China Girl et massacrant au passage Tonight. Les frères Sales qui jouèrent sur l'album firent aussi un tour quelques années plus tard dans l'aventure Tin Machine sans retrouver la flamme de 1977. Un disque à la fraicheur surprenante encore à l'écoute aujourd'hui.