Après l'extraterrestre TJ Newton tombé sur terre, Bowie campe un gigolo dans le Berlin décadent des années 1930....Sur le papier, ça peut le faire tant Bowie joue de son charme particulier avec aisance depuis des années. Mais le résultat est décevant et décalé. Descendu par les critiques dès sa sortie, raccourci en catastrophe par Hemmings après les premières salves, Gigolo tourne en rond et tombe à plat, un râteau bien miteux qui ne ramasse pas grand monde. Bowie incarne Paul von Pryzgodski, un officier prussien blessé sur le Front avant de revenir à Berlin. Tout en froideur et en élégance, Bowie se balade avec un cochon dans les bras, saute une rombière sur un cercueil avant de fricoter avec des nazis pour se prendre au final une balle perdue...A l'occasion on ressort une Marlène Dietrich défraichie de son appartement parisien avant de l'y retourner pour son dernier soupir...Cela ne pouvait que mal finir à l'image des derniers instants de ce film improbable....Années folles plutôt molles...Dans une interview accordée au NME en septembre 1980, Bowie aurait déclaré goguenard : "Tous ceux qui ont participé à ce film détournent le regard. Écoutez, vous avez été déçus, et vous n'étiez même pas dedans. Imaginez ce que nous avons ressenti...Mes 32 navets d'Elvis Presley réunis en un seul film." Il faut noter qu'un disque 45 tours de The Revolutionary Song signée et interprétée - en mode chansonnette - par David Bowie sortit au Japon avant de devenir un collector très rare et fort prisé par ses fans. Sinon, Bowie joue encore le rôle d'un être mystérieux, beau et solitaire perdu dans son époque et finalement fracassé comme dans l'Homme qui tomba sur Terre ou Merry Christmas Mr Lawrence.