Cela faisait 6 ans qu'EZ3kiel n'avait pas sorti d'album studio. 6 ans c'est long, mais en 6 ans le groupe à tourné, beaucoup et sous différentes formes, ce qui a été l'occasion de 3 albums lives : un avec Hint, un avec l'orchestre symphonique Francis Poulenc du CRR de Tours et un en version Extended (sorti uniquement en vinyle).
EZ3kiel est un groupe qui aime jouer live, qui aime expérimenter et qui propose un univers visuel complet.
Leur nouvel album n'est finalement que la bande son de leur nouvelle tournée (commencée le 3 octobre pour une sortie d'album le 10 novembre) qui encore une fois est un vrai choc visuel, j'ai vu le groupe en live à Nancy le 26 novembre 2014 et le rendu lumière/vidéo est au top. Le trio joue devant un mur de magic panel qui interagis avec la musique. Les projections sont bien moins présentent que dans les précédents tours mais elle ne manque pas tant la lumière se suffit à elle même. (Avec un plus pour les morceaux L’œil du cyclone et Lux).
Et on à le droit à quelques anciens titres remis au gout du jour. Le set est puissant et on en prend autant dans les oreilles que dans les yeux.
Pour en revenir à l'album, il est décidément dans une veine plus électro que les albums et lives précédents, mais quand on connait EZ3kiel on sait qu'il ne faut pas se focaliser sur un style tant le groupe aime à explorer les genres musicaux. Electro-dub à ses début, puis tendance au rock progressif voir au rock bien énervée sans oublier un passage par le néo-classique.
L'album s'ouvre magnifiquement avec Born in Valhalla, morceau de plus de 8 minutes, reprenant des trames électro, tout en gardant un son plutôt rock, avec des touches de violon et de vibraphone disséminées tout le long du morceau, avec ce morceau, le groupe résume ce que je viens de dire, un style indéfinissable par son éclectisme.
Ensuite viens Anonymous, premier titre dévoilé par le groupe avant la sortie de l'album. A la première écoute ce titre m'avait un peu surpris, presque déçu, et finalement, au fil des écoutes, le morceau se laisse apprécier, la voix particulière et haut perchée de Pierre Mottron y est surement pour quelque chose.
On continue avec Zero gravity, où le retour des machines tant aimées par EZ3kiel a ses début don clairement de retour. La guitare (qui pourrait presque être une mandoline) se liant parfaitement aux nappes électro et aux crissements et autres larsens discrets qui, eux aussi, sont chers à EZ3kiel depuis de nombreuses années.
Dusty, moment de calme, mélodie au piano qui pourrait très bien accompagner des images de poussières volant dans la lumière.
Dead in Valhalla qui, comme Born in Valhalla, est accompagné de Pierre Bloch au violon est de nouveau un très beau morceau de plus de 8 minutes. Là encore le groupe mélange savamment violon, vibraphone, guitare électrique, batterie rock et son électro. Ces envolées au violons sont vraiment prenantes...
Je n'arrête pas de parler de retour électro depuis le début de cette critique, Lux est le morceau qui confirme puissamment mes affirmations, on avait déjà pu en entendre quelques notes lors de la sortie d'un des teaser présentant l'album, à l'époque j'étais curieux d'en entendre plus, je ne suis pas déçut.
Avec Eclipse la redescente est quelque peu violente, Lux se finissant sèchement on arrive sur ce morceau plutôt tranquille, accompagné de Laetitia Sheriff au chant, le morceau n'est pas mauvais, loin de là, mais c'est vrai que dans l'écoute de l'album dans son ensemble, ça peut surprendre un peu.
L’œil du cyclone, qu'on avait également pu entendre sur le premier teaser, fait là encore la part belle aux machines et aux "glitchs" sonores.
Never over tout en douceur nous emmène tranquillement vers la fin de l'album.
L'album se clôture donc sur Stereochrome, toujours avec ce son qui caractérise finalement cet album. On termine en douceur, pendant plus de 7 minutes. C'est beau et presque mélancolique, une dernière envolée, parfait pour finir.
Pour en finir? Oui mais non, parce qu'il y a aussi un E.P. de 4 titres.
Lust c'est une autre face du groupe, celle bien énervée avec les grosses guitares et les cris, qu'on avait pu découvrir sur le très brutal Firedamp sur l'album Battlefield et qui avait été confirmée plus tard avec Hint.
Personnellement ça ne me gène pas du tout.
Reflections est encore un morceau plutôt énervé, moins mais quand même, moins métal, plus électro (décidément...)
Antiloop est dans la veine de l'E.P, l'esprit de LUX en plus brutal et plus crasseux. Je me répète mais ça ne me gène pas.
On termine (définitivement cette fois) avec Baillonnage qui remet un peu de calme après les 3 morceaux précédents. C'est plutôt léger et aérien. Lumineux? Pas si sûr.