Dès l’intro Saga 05 de son Magnum Opus M.Pokora, le chansonnier éponyme nous enjoint à pénétrer son univers mystique et explosif. Rythmé par de subtils « Matt Pokora » et « Bienvenue chez moi », cet incipit donne le la d'un album où règne une plume des plus raffinées.
Cet album est un affront, comme nous le signale avec délicatesse la première chanson Showbiz (The Battle), un affront à ses détracteurs au sein du « showbiz », un affront à celleux qui ne croient pas en son talent. Une déclaration de guerre sur le « dancefloor » vivace, vibrante et enivrante. Ces harangues cristallisent une poésie prométhéenne, une foi en l'homme, en l'homme Matt Pokora. Showbiz inscrit ainsi déjà M.Pokora au panthéon des héros romantiques.
Que de poésie ensuite, dans ce Elle me contrôle en featuring avec la notoire cantatrice Sweety. Sa plume instaure une équivalence entre son amour pour la musique et pour les femmes. De qui parle-t-il réellement, maître Poko ? Il entretient volontairement le doute et en émane un jeu malicieux avec cette métaphore. C'est en tout cas un amour d'une force hypnotique rare, presque métaphysique qu'il présente ici. On parvient à lire ici entre les lignes ce qui le lie vers ce mélodique objet transcendantal (les meufs) : il s’agit de son pilier cosmique (sa proéminence phallique). Son pilier cosmique, c'est le Leitmotiv de l’art pokoresque, c'est ce qui est au for de sa fibre poétique.
L'éminente figure littéraire qu’est M.Pokora aspire ensuite à nous faire ressentir le caractère imposant de son pilier cosmique dans la suite de son album. En effet, la suite de cette quasi-symphonie oscille entre ces odes romantiques à l'amour et la grande modestie de ce monument de la musique contemporaine. Listons de prime abord lesdites odes romantiques :
• Un émouvant Pas sans toi, dont les stridents « tu es ma number one baby » ne manqueront pas de soutirer les larmes, les larmes que vous n’auriez pas encore semées sur le poétique chemin qu’offre l’album M.Pokora
• Un non-caricatural Señorita serti d’un somptueux arrangement latino-pop
• Un Combien de temps qui se mue en véritable essai philosophique sur le temps de l’amour, situé à la croisée de Michel Onfray et Plus belle la vie, un essai qu’il peaufine au sein du magistral Parti trop tôt.
L'humilité de Pokoloco est indéniable. Vie de star, ou les écueils de la merveilleuse existence d’« une star du Showbiz », aurait pu être le titre complet de cette majestueuse chanson. On y décèle tout le regard autocritique d’un auteur généreux, don le don de soi est couronné d’un lyrique « lève les mains si tu veux devenir une star ». Lève les mains comme s’il convenait de vénérer cette figure romantique, comme s’il s’agissait d’effleurer son éternel et grandiose pilier cosmique. L’élégiaque Objet du désir, objet du désir qu’il est lui-même, achève de l’identifier aux grands martyrs de l’histoire. Il y dépeint cette souffrance quasi-christique d’être « so sexy ».
Ce Magnum Opus, M.Pokora, se conclut de la seule manière que sa plume envoûtante décrivant son immense, je répète immense, pilier cosmique nous avait préparé.e.x. La fin se concrétise dans cet élan transcendantal vers l’extase d’Adrénaline. Il y relate avec sagacité, qu'en « chacun de nous sommeille des pulsions ». Tout devient « toujours plus hot » et nous mène vers ce qui est inexorable lorsque l'on est au contact de son pilier cosmique proéminent : le point d’orgue.
C'est évidemment un orgasmique Au Rythme De Ma Voix qui parachève cet album. Un album qui sans doute fera date, marquera les consciences des années durant. Je ne m’aventure guère trop en affirmant que dans le paysage musical planétaire, il y a un avant et un après M.Pokora.