Qu'on se le dise: la sensation glam estivale ne sera pas l’œuvre des Temples mais bien celle de Ty Segall. D'ailleurs, le san-franciscains fait un Marc Bolan beaucoup plus convaincant que James Edward Bagshaw. Plus habité surtout, n'en déplaise à la permanente du britannique.
Connu aussi bien pour ses brûlots gorgés de fuzz que pour ses velléités à séjourner plus de quelques jours en studio, Ty Segall se décide enfin à mettre l'urgence stakhanoviste en veilleuse et passe un mois (!) à peaufiner ce double bijou. Et ce sans rien perdre de l'énergie qui a fait sa renommée. Un tour de force.
Aux manettes, le producteur Chris Woodhouse, déjà responsable cette année de l'excellent "Drop" des non moins remarquables Thee Oh Sees, et qui se chargera d'apporter la luxuriance de rigueur avec arrangements de cordes à la clé ("The Singer" ou le final "Stick Around" en sont de bons exemples).
Au programme: hymnes power pop, déflagrations bruitistes et surtout un songwriting enfin à la hauteur. Et pas juste le temps d'une ou deux fulgurances, mais bien tout au long des dix sept titres de ce que je n'hésiterai pas à qualifier de meilleur élément d'une discographie déjà plus que respectable.
Un album inespéré, l'une des plus belles surprises de l'année sans aucun doute.