Les albums d'Interpol je les attends comme le messie, celui là est tombé comme un cheveu sur la soupe annoncé au début de l'été, hypé comme jamais et ayant poncé El Pintor pendant 4 longues années, je trépignais d'impatience pointant quotidiennement les vidéos de leurs derniers concerts en espérant avoir l'opportunité d'entendre une exclusivité.
Je dois dire que je ne suis pas spécialement fan de " the Rover " ni de " Number 10" distribués au compte goutte par le groupe afin de faire saliver les fans, assez classiques dans leurs constructions je me suis dit que Banks et sa bande ne prenaient pas de risque en sortant ce qui se faisait de plus accessible dans leur musique, de l'Interpol énergique mais sans surprises, pas celui que je préfère, trop mécanique.
Un peu déçu, je me suis dit pour me rassurer que souvent chez Interpol, les titres que je considère comme des masterpieces sont en marge de leurs plus gros succès.
Regain d'espoir à la découverte de " If you really love nothing" en concert à Mexico sur Youtube, le son est dégueulasse, enregistré sur smartphone, la foule fait saturer le pauvre microphone de l'appareil mais j'accroche tout de suite à la mélodie, je télécharge le morceau live et l'écoute en boucle en me confortant dans ma petite idée que cet album comportera de nombreuses autres pépites mélancoliques.
Je viens de finir la première écoute de l'album et c'est assez triste à dire mais je crois bien que c'est finalement la seule chanson que j'apprécie vraiment.
Interpol m'a tellement habitué à ses mélodies lancinantes, que je me suis retrouvé bien embêté devant ce gros fatras, monocorde, dissonant, et finalement assez peu original dans les riffs et les airs qu'il propose.
Rien de désagréable je vous rassure, on reconnaît bien Interpol, seulement la cohérence de l'album vole en éclats au fur et à mesure de l'écoute. Ce qui m'a le plus frappé c'est la batterie qui semble séparée du reste, tant elle résonne et se distingue sans vraiment se fondre dans les morceaux, les guitares et les basses se croisent et se recroisent sans jamais sembler trouver le bon chemin. La voix de Paul Banks pour laquelle je fonds littéralement d'habitude me paraît surfer maladroitement sur l'instabilité des titres qui s'enchaînent les uns à la suite des autres.
"Mouais bof, encore une, puis la suivante, la prochaine sera la bonne!" Et puis non, On arrive à la fin, tirez le rideau c'est terminé. On peine à se souvenir et distinguer les titres les uns des autres puisqu'ils se ressemblent finalement beaucoup, restent quelques bribes de mélodies en tête qui reviennent pointer le bout de leurs notes ( fin de Surveillance ) mais rien de marquant comme les autres albums avaient pu me marquer au fer rouge.
Je le réécouterai pour me faire un avis à froid, Interpol étant souvent plein de subtilités derrière l'apparente simplicité de leur musique, mais c'est bien la première fois que je ressors dubitatif de l'écoute d'un de leurs albums.