Il y a des albums que vous avez découvert tout jeune et qui vous forgent votre personnalité.
Si Throwing Copper du groupe live m’a fait aimer le rock vers mes huit ans, c’est bien des années plus tôt que Marcher dans le Sable m’a fait découvrir la musique.
En allant chercher dans mes plus profonds souvenirs, ceux de mon enfance lointaine dont je suis nostalgique, il n’y a rien de plus vieux dans mon esprit que « Marcher dans le Sable ». Ce sera donc une de mes critiques les plus personnelles, je sais que je raconte pas mal ma vie (cependant, elle est tellement palpitante), mais « Marcher dans le Sable », c’est vraiment quelque chose d’intime pour moi.
Il y a des œuvres, qui font de vous la personne que vous êtes. Moi, sans Spiderman de Sam Raimi, je serai jamais devenu cinéphile (et j’aurai pas voulu faire des études de cinéma), et sans Rayman ma vie aurait été bien différente. Et sans De Palmas, je serai pas ce que je suis aujourd’hui. La jeunesse, c’est la période de votre vie où vous êtes le plus influençable, où vous découvrez des choses qui vont déterminer vos caractères et vos préférences artistiques pour toujours. Et j’ai été influencé par « Marcher dans le Sable ». Faut bien comprendre que cet album, dans ma famille, on le faisait passer en boucle dans la voiture quand j’avais trois ans. Et cet album n’a cessé d’être repassé durant mon enfance (jusqu’à ce qu’on le perde). Et je n’avais rien pour comparer Marcher dans le Sable à autre chose. C’était ce que j’avais sous la main et c’était pour moi l’album parfait.
Avec le temps, j’avais oublié cet album et j’ai fini par me laisser aller par le rock et tous ce qui en découle. Aujourd’hui fan des Pink Floyd, Guns N Roses, adorateur de Hans Zimmer et grand passionné de Francis Cabrel (oui, j’assume), retrouver le bon vieux Gérald De Palmas a été un retour aux sources de mon existence, un petit voyage dans les souvenirs de l’enfance. Les bribes du passé, j’avais beau essayé de les faire ressurgir par tous les moyens, en matant des films de ma jeunesse, en rejouant à la Nintendo 64, aucune œuvre, ne m’a fait replongé dans mon enfance autant que Marcher dans le Sable.
Il y avait forcément des morceaux que je connaissais toujours, voir même par cœur. « J’en Rêve Encore », « Une Seule Vie », « Tomber », « Regardes-moi Bien en Face », je ne les avais pas oubliés. Mais une fois ces quatre morceaux bien connus passés, mon voyage dans l’enfance démarrait. Les sonorités, les paroles, ces mélodies, tout me rappelait ma jeunesse. Ces chansons me rappelaient les moments de joies, mais aussi les moments de tristesses, et très vite, j’ai été submergé par un flux d’émotion et de nostalgie comme je ne l’avais jamais ressenti auparavant.
« Marcher dans le Sable » n’est pas une œuvre parfaite. Elle a les mêmes défauts que « Les Lois de la Nature » de De Palmas. Des paroles un peu faiblardes (exceptés celles écrites par JJ Goldman et Maxime Forestier). Mais le rythme et les mélodies n’en demeurent pas moins entraînantes et maîtrisées. Cet album n’est donc pas un chef d’œuvre, mais c’est un truc personnel qui ne marche qu’avec moi. Je suis lié intiment à cet album, et il me fait vivre des moments d’émotion parce que ma vie en a été fortement influencée. Toute ma vie, j’ai aimé De Palmas, il était pour moi l’homme qui m’avait fait aimer la musique. Mon premier album, c’était lui, mon premier concert, c’était lui aussi. Je ne peux pas dire objectivement que « Marcher dans le Sable » est un chef d’œuvre, même s’il demeure le meilleur album de De Palmas, mais c’est là où tout a commencé, c’est mon chef d’œuvre. Et rien que pour ça, merci De Palmas d’exister.