Cet album sorti peu de temps après « Radiation » semble dans la droite ligne de son prédécesseur, sans surprise et un peu léger, avec un côté pop rock bien plus que prog, à l’image de « Deserve » franchement efficace. Attention, les chansons de Marillion.Com sont très agréables à écouter, il n’y a donc là rien de « honteux » voire de « raté » mais c’est vrai que ceux et celles qui aiment le groupe ont eu du mal ici à les retrouver dans cet album de 1999 consacré à Internet, qui est désormais le lien essentiel avec leurs fans dans le monde entier. Le nouveau millénaire qui se profile sera numérique, qu’on se le dise. Certains titres apparaissent comme assez moyens («Rich », «Built-in Bastard Radar », rien d’inoubliable…). La pièce maîtresse et la plus intéressante arrive en avant dernier titre (ils ont ce talent-là, même ceux qui ne sont pas fans peuvent le reconnaître) avec « Interior Lulu », morceau étrange « à plusieurs étages » et ici, on retrouve le Marillion prog. On est plus proche de « This Strange Engine » en 97 que de « Radiation » c’est évident : ce morceau de 15 mn commence calmement sans qu’on sache où le groupe veut nous emmener et puis l’ambiance monte, devient plus puissante et menaçante. La batterie et la guitare emportent tout sur leur passage alors que la voix de Hogarth monte encore d’un cran pour faire face à une musique de plus en plus violente et là…tout s’arrête ! Waouh, belle claque que cet « Interior Lulu ». C’est dans ce genre de « morceaux-montagnes russes » qu’ils sont imbattables car ils ne ressemblent à ceux d’aucun autre artiste. Le dernier morceau » House » permet un atterrissage en douceur, plus calme. Cet album a été très décrié à sa sortie, et l’est encore par de nombreux fans. C’est vrai qu’il n’est pas au niveau de « Brave » ou « This Strange Engine » et qu’il souffre de la comparaison avec eux mais il est quand même plutôt bon sans être indispensable.