Argh que ça fait du bien un bon album de métal à l'ancienne ! Mass Hysteria revient avec du lourd, mais étaient-ils vraiment partis ? Alors que les temps sont durs pour la scène indépendante et que bien des groupes ont dû mettre la clef sous la porte, ça fait plaisir de sentir que les grands frères tiennent toujours la baraque ! Malgré le temps qui passe, leur métal traverse les années sans jamais s'émousser. Pas de révolution musicale et c'est tant mieux, comme le clament avec humour les paroles de Matière Noire "on ne cherche pas la nouveauté / on recherche l'excellence / c'est vrai on a rien inventé / on fait de la maintenance". On retrouve donc avec plaisir ce son si particulier qui faisait la marque de fabrique de la scène métal française des années 2000, à savoir un savant mélange de gros riffs saturés, d'électro et de rap. Un univers plus proche des cultures urbaines US que du trip gothique : dreadlocks, vêtements hip-hop et surtout vrais textes engagés. De ce côté là non plus, pas de compromission. Mouss garde la révolte au coeur et continue à prôner le réveil du peuple, les vertus de l'amitié et de la fête, le pouvoir de l'intelligence. Certaines chansons remuent les tripes, comme l'Enfer des Dieux, atrocement prémonitoire : "Le fanatisme est un suicide lent / la folie voit les choses en grand / si l'enfer des dieux c'est leur amour des hommes / l'enfer des hommes c'est leur amour des dieux". D'autres sont plus légères, comme Plus que du Métal. L'ensemble s'écoute d'une traite, sans relâche entre des morceaux tous plus énervés les uns que les autres et clairement taillés pour la scène. Ca tombe bien, je les vois en concert dans moins d'un mois à la Laiterie ! Long Live Furia !