Depuis son album précédent, Pac a pris une grosse notoriété qui ne va pas lui amener que des bonnes choses. Il aura énormément de déboires avec la justice pour diverses raisons et se fera surtout tirer dessus dans un studio de New York et c'est un des éléments clés de la guerre entre lui et Biggie car pour lui, Puff Daddy et B.I.G ont une part de responsabilité là dedans. C'est une trahison pour Tupac qui avait toujours clamé sa volonté de fédérer chez les afro-américains. Le 14 mars 1995, il sort donc son troisième album au titre assez explicite: Me Against the World.
Même si c'est assez commun de le dire, c'est effectivement son album le plus personnel et qui définirait mieux ce qu'est 2Pac dans toutes ses facettes et aussi ses contradictions. Il y aborde tout les sujets qui lui tiennent à cœur comme la mort qui plane sur lui, le fait de perdre des amis, le fait de pouvoir sombrer facilement dans la violence, d'être un player, de respecter sa mère ou encore le fait d'être en prison. Les beats ont une sonorité assez californienne même si ce n'est évidemment pas la G-Funk évidente d'All Eyez On Me, et sont aussi moins grandiloquents pour laisser plus de place au rap. Celui-ci est d'ailleurs très bon même si Pac n'est pas tellement dans la performance ici mais plus à nous raconter des choses, ce n'est donc pas un album à écouter d'une seule oreille. Pac est déjà revanchard ici suite à ce qu'il s'est passé mais n'est pas encore complètement fou comme sur l'album suivant et surtout sur Makaveli. C'est donc un avis personnel mais je préfère quand même le 2Pac qui insulte tout le monde sans raison que le 2Pac fédérateur qui me raconte la vie des ghettos américains (mais c'est peut-être une question de vécu).
Finalement, évidemment Me Against the World est un très bon album et surtout très bien écrit. Il est varié dans ses thèmes et est parfaitement cohérent.