Je crois rêver quand je lis Nick Rhodes ou certains fans assener que Medazzaland est un chef d’œuvre discographique. Duran Duran jusqu'ici (ou plutôt jusqu'au “Wedding Album”) réussissait à tenir la route par leur song-writing Pop de qualité, qui sur ce neuvième album se transforme en bouillis expérimentale. Le groupe, ayant perdu ses trois Taylor, se perd à son tour dans un dédale de pédales d'effets qui rend leur patte sonore souvent indigeste, à défaut de psychédélique, sous prétexte de vouloir mettre en musique le chaos contrôlé de la fin des années 90.
Le premier tiers réussit à faire illusion, notamment grâce au single « Electric Barbarella » qui rappelle les années Rio, même si en fond, l'instrumental joue le même brouillard sonore que sur le reste de l'album. Le clip arrivera même à faire chier les féministes, ce qui est toujours une fin en soi. Les deux tiers restant, en plus d'être mélodiquement questionnable, sont donc assez confus, voire impersonnels quand le trio tente d'imiter la Britpop actuelle, en livrant des titres que même les membres d’Oasis auraient refusé vingt ans plus tard sur leurs projets solos. Et c’‘est moi ou le chant est faux sur « Midnight Sun » ? Bigre !
On peut sûrement prendre du plaisir à écouter la noirceur profonde et traumatique de Medazzaland mais cela n'aura pas été mon cas ; quand Duran Duran sortent de ce qu'ils ont toujours fait, je trouve ça faux et forcé. Capital Records auront compris le truc en ne le sortant qu'au Japon et en Amérique du Nord, et forcément, le peu de ventes qui s'en suivit mit un terme à leur contrat. Ils se séparent même de leurs managers ! Au fond du trou…