Il s'agit d'un album aux consonances très teutoniques, à la fois grâce à la langue kobaïenne que le fondateur français du groupe Christian Vander (percussionniste et compositeur) a concoctée pour les besoins de son ambitieux projet musical multi-album, et grâce à la musique qui rappelle le compositeur allemand Carl. "Carmina Burana" d'Orff. Soit dit en passant, Kobaia est censée être une planète d’humains spirituellement éclairés qui ont quitté la Terre et ont formé une nouvelle civilisation. Cet album particulier raconte l'histoire de Theusz Hamtaahk (Le Temps de la Haine).
Outre la similitude superficielle avec la musique d'Orff, la musique de cet album a également de nettes influences jazz-rock. Il y a beaucoup de répétitions dans les morceaux, à la fois dans la mélodie et dans le chant choral, et à mon avis, la musique est moins sophistiquée que beaucoup voudraient nous le faire croire. Néanmoins l'effet global est plaisant et je ne trouve pas l'album difficile à l'écoute. La répétition est presque hypnotique par endroits.
Du point de vue de l’histoire du rock progressif, MAGMA est un groupe important ; en effet, le genre Zeuhl est né avec MAGMA (le mot Zeuhl est un adjectif kobaïen signifiant « céleste »). Je pense que les fans de rock progressif trouveront le concept détaillé de science-fiction (avec son fort message spirituel) intéressant, et la musique elle-même progressive et agréable.
Cet album marque le rock français des années 70 et donne ses lettres de noblesse au style prog rock ( terme dont je ne suis pas fan). C'est avant tout un album qui de par sa structure musicale (jazz et rock) demeure intemporelle, ce qui est déjà beaucoup.