Intra-muros

Une invitation dans P-Town, la nuit, il est 3H passé, un plongeon « Intra-Muros », c’est l’heure de faire le grand bond, de sauter dans le grand bain, que ces notes m’accompagnent au fil du temps, Memoria.
Bon il est vrai que j’écris cette critique à peine quelques jours après la sortie de l’album mais je me devais d’en parler, après m’être déjà bien imprégné du projet. Memoria est à la hauteur de ce que je m’imaginais, après trois ans et demi sans nouveau projet, Jazzy Bazz tien enfin son futur classique, un album à la hauteur de son talent qui je l’espère, marquera de nombreuses personnes et le paysage rap.
Un album très introspectif où l’on sent qu'une ambiance nocturne nous entoure, dans les rues de Paris, avec des questions, des peurs, des doutes plein la tête et ou regarder en arrière nous paraît agréable, tandis que l’instant d’après nous paraît flou. Mais comme dirait Robert Louis Stevenson : « L'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même », alors marchons, marchons encore sur la route du 3.14 et laissons-nous guider par ses flows.

Josman, Alpha Wann, Nekfeu, Laylow, EDGE, robdbloc, des feats tous géniaux, à noter tout de même le titre « Dark City » feat. EDGE ou celui-ci n’apporte pas grand-chose comparé à zone 19, surement le moins bon titre de l’album selon moi, qui me fait penser à une chute moins bonne de Private Club. Des pianos, des saxophones, une direction artistique léchée, et comment ne pas parler du studio Goldstein et du travail de Raegular, splendide, histoire aussi de rappeler qu’un projet réussi l’est jusqu’au bout, certes c’est la musique qui prime mais ne dit-on pas que ce sont les détails qui font la perfection. En tout cas Big up à Raegular.

Pour conclure, Jazzy Bazz à réussi le grand saut et nous à surement sorti l’un des meilleurs projet rap français de l’année. Ça rap, c’est mélodieux, des prods bien travaillées, des collabs efficaces, des phrases qui nous restent dans la tête, et surtout une couleur d’album très marquante et fidèle à lui-même : Un brin nostalgique, perdu, à contempler l’immensité du vide qu’accompagne notre existence, ou se reflète le teint brumeux qu’arborent parfois nos idées, mais comme dirait Victor Hugo « La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste », alors quand je t’écoute, je souris. Merci Jazzy.

Voici mon Top 5 de l’album :

5-Panorama: Bon j’avoue chuis légèrement fan d’Alpha Wann, mais que dire, une prod qui te donne envie de kicker dans ta chambre, une connexion plus que remarquable, des punchs qui te restent bien dans la tête, du corbeau et du renard à Macron en passant par le Joker, joli spectacle, déso Manu.

4-D.ieu: J’aime de plus en plus les sons assez courts, efficaces mais avec tout de même beaucoup de textes, un son des plus personnels, ou Jazzy se confie à nouveau à nous, une dernière phrase des plus belles, un piano qui nous accompagne au plus profond de lui-même, comment ne pas rester insensible, musique thérapeutique/20.

3-Zone 19 : Ça débute par le bruit d’une alarme pour nous prévenir de quelque chose, ALERTE BANGER !! feat. EDGE au refrain, une masterclass livrée par nos deux compères, comment ne pas s’ambiancer.

2-Memoria : encore une fois… un peu de cuivre, une intro délicieuse, parmi mes préférées de ces dernières années. Titre éponyme de l’album, il symbolise bien ce que dégage le projet durant toute l’écoute, le début d’un voyage, si ce n’est même la fin.

1-Arkham Anthem : Tout est noir dans Gotham, ça part dans tous les sens, des chuchotements à Jazzy qui hausse la voix, ô douce violence. Beaucoup de différents flows, une instru qui se laisse respirer, que de l’amour pour ces sons aux ambiances très différentes à l’intérieur même, tout en gardant parfois une certaine cohérence, LOVE CHAMELEON SONGS !