Je vous avoue que celui-là j'avais pas envie de vous le chroniquer. Faut dire que j'ai perdu assez de neurones ces derniers temps à écouter du beatdown et Knocked Loose en boucle et j'avais le sentiment que si je devais m'enfiler au moins deux fois le dernier Nasty, mon cerveau allait trouver un moyen pour devenir séparatiste et sauter de ma boîte crânienne. Puis bon, la vie insouciante sans cerveau doit être confortable, mais je me voyais mal vous faire le prochain Raton et la bagarre qu'avec des onomatopées.
Je me suis donc fait à l'idée que j'allais devoir subir quelques descentes d'organes et que si jamais je me fendais de quelques commentaires négatifs, je risquais sérieusement de me faire défenestrer par une bande de Belges belliqueux.
Mais finalement, il m'a fallu 3 morceaux avant de faire des moulinets de débilos dans mon salon. Quand "Be Careful" a commencé, c'était déjà trop tard, un bonnet était déjà enfoncé sur ma tête jusqu'aux yeux et un large sourire inversé ornait mon visage crispé.
Alors je vous raconte pas les carabistouilles quand le riff de "666AM" débarque en tempête dans mes écouteurs. Dissonances inutiles, chant de voyou sous stéroïdes, saturation qui crève le plafond et breaks d'abrutis congénitaux ; à ce moment-là, je vous cache pas que "So now you take a ride with me / Your train to damnation at 666am" sonnait comme du Lamartine. À noter tout de même, une présence toujours aussi nette du metalcore ("You Will Know My Name" et son énergie très Knocked Loose ou "The End of the World") et des titres aux refrains va-t-en-guerre efficaces ("Be Careful" ou "Betrayed").
Je vous épargne toutefois le track par track, car de toute façon vous vous doutez où ça nous mène : une gradation dans la violence gratuite, des spin kicks envoyés à la volée et une caution que je ne retrouverai probablement jamais.