Le 8ème album studio de Magma, ce groupe français extra-terrestre, avec sa propre langue : le kobaïen.
Évidement, à la première écoute on peut être désorienté, ça ne ressemble à rien d'autre c'est tout ce qu'on peut en dire. Et pourtant, c'est génial !
Call from the dark, la première chanson est, contrairement à son nom très enjouée, un morceau pop/soul emporté par la magnifique voix de Stella Vander, qui montre ici l'étendu de son talent et soutenue par une multitude de choristes, le tout dans une très belle mélodie.
Après quoi on passe à Otis, vibrant hommage de Christian Vander à Otis Redding, la seule de l'album en français. Vander assume le chant, par lequel il exorcise sa peine, criant, gémissant... Le tout se finissant en osmose de jazz/chœurs/synthé/flûte... (Oui, je ne saurais décrire exactement, c'est ça Magma, le mélange des genres avant tout).
Do The Music est la chanson avec laquelle j'accroche le moins. Nan franchement, celle-là c'est trop pour moi, dans le genre n'importe quoi. Et le beat est tellement oppressant, bref, perso je la passe à chaque fois.
Otis (Ending) reprend l'air d'Otis, version orgue, avec un Vander comme possédé, chantant seul dans ce qui semble être une église, au vu de la résonance. Un rappel donnant des frissons.
La deuxième partie du disque est pour moi la plus réussie et commence avec l'énergique I Must Return. La voix très hard-rock-années-70 de Klaus Blasquiz et celles des époux Vander se posent à la perfection sur une chanson encore une fois très pop, qui rappellerait presque du Abba par moment. Une chanson qui donne la pêche, qui revient presque littéralement d'entre les morts, après les précédentes pistes.
Puis vient l'apaisement, le calme après la tempête. Beaucoup plus douce et lente, Eliphas Levi nous transporte, comme un véritable voyage. Une longue chanson aux frontières de l'ésotérisme, hommage certain à cet homme très intéressé à la magie et cabale. (Ah oui, j'avais oublié, là aussi il y a du français : "Je reviens d'ton pays Eliphas Levi, et j'ai vu des pays si beaux" Ou quelque chose comme ça).
Et l'album se clôt sur The Night We Died, avec la reprise de l'air entêtant d'I Must Return, en version plus lente et douce également, qui n'est pas pour nous déplaire au contraire. Entièrement en kobaïen, les voix des chœurs semblent flotter, presque incantations, soutenues exclusivement au piano et célesta. Et malheureusement, vient la fin, déjà...