Par Olivier Lamm

N'en jetons pas un gramme de mauvaise foi, vous l'avez déjà lu quelque part, vous le lirez ailleurs qu'ici dans la bouche des amis comme dans celle des honnis, quelque chose de grand est déjà arrivé dans l'année qui vient de débuter. Merriweather post pavilion est un ravissement. Huit albums dans les pattes, pas un mois de pause entre les disques et les grosses tournées à hululer tous les jours comme des dératés, le quatuor toujours certifié le plus emblématique de la religion Pitchfork livre donc son meilleur, son premier grand disque au moment même où, comme on aurait été plutôt avisé de le prévoir, il aurait dû se planter et se prendre un tsunami de râleries sur le coin du crâne. C'est assez inespéré.

Au premier contact, pourtant pas grand chose n'a changé depuis l'étape précédente Strawberry jam : tout ou presque baigne encore dans une potée de réverbération, les voix mêlées/alternées de Noah Lennox et Dave Portner sont presque toujours quadruplées, quintuplées, sextuplées (toujours le folk psychédélique anglais et la fratrie Wilson). Mais dès My girls, l'oreille est inondée de lumière : quand ledit Strawberry jam, plutôt mal aimé, détrempait dans des samples ensablés par milliers sans se soucier des plans et trancher dans les matières, ce nouveau détache tout en lignes claires épactantes de décision et de bon sens. C'est déjà là que ça fait pop : devant, il y a les beats, gros et gras, carrément hi-fi sur Summertime clothes ou Daily routine et presque toujours agencés en architectures dance-y super resserrées (r'n'b, technoïde, boogie woogie) ; derrière, il y a les accroches, souvent assemblés en arpèges Terry Riley-esques de ces textures hésitantes, stretchées sans attention puis rendues vacillantes par des petits échos troublants; enfin, dans le fond, le bruit du monde (vent qui souffle, corps qui tournent, brouahaha) gronde toujours, mais sans oser aucun parasitage. (...)

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Chro
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le 15 avr. 2014

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