Vous avez déjà dégusté un bon gros couscous accompagné d’un léger cassoulet ? Ou bien une raclette bien grasse délicatement relevée d’ours fluos Haribo ? Si ce n’est pas le cas, inutile de vous ruiner en bouffe, vous avez juste à télécharger le dernier Animal Collective.
Oui j’ai bien dit « télécharger » : on évite de se ruiner en se procurant le méga buzz planétaire de l’année, qui n’est autre qu’une vaste supercherie indigeste. Merriweather Post Pavillion (oui oui bien sûr), c’est un peu comme ces plats que vous avez envie de balancer à la benne dès la première bouchée, mais que vous vous imposez de finir parce que tout le monde autour de vous assure que c’est bon. Oui Animal Collective est à la pop ce que les rognons sont à la cuisine : un truc à l’odeur nauséabonde dont on vous dit le plus grand bien, mais qu’on a jamais eu envie de goûter tellement le fumet prend à la gorge.
Tout commence par un gargouillis de ventre, dont surgit une mélopée bizarre, figée, déglinguée. Une voix pop s’échappe (c’est peut-être la seule chose pop d’Animal Collective, la voix, mais encore faudrait-il qu’elle ait des mélodies à chanter), et puis ça y est le délire commence. Entre bruits de fête foraine et beat compressé moche, on ne sait plus où donner de la tête. Comme un remède dégueulasse au minimalisme ambiant dans lequel le rock indé marine depuis de nombreuses années, Animal Collective réagit, comme une poussée d’urticaire, en superposant les couches d’instruments acoustiques (guimbarde, piano, flûtes, choeurs grotesques…) et des éléments convenus d’électronica. Le résultat est tout simplement imbuvable, tout autant que cette promotion acharnée dont ont fait preuve les diverses magasines et webzines spécialisés, en nous vendant ça comme l’avenir de la pop music.
Animal Collective est donc le premier groupe associé au plus gentil des courants musicaux (la pop) qui donne vraiment mal à la tête. Un concept en soi…