Messe pour le temps présent et musiques concrètes par Alligator
Ce 33 tour figurait parmi les objets sonores non identifiés que ma mère possédait et faisait tourner sur notre chaine. Autant dire que c'est avec une drôle de sensation et des sentiments un peu confus que je réécoute ce truc. Avec beaucoup de plaisir par moments et lassitude sur la dernière partie. Je diviserai en effet l'album en deux parties, une première très rock expérimental, électro et une deuxième plus calme mais toujours plus expérimental et électro. D'ailleurs la coupure est si nette, mes souvenirs sur cette deuxième partie si inexistants que je me demande si je n'ai pas mis la main sur une autre édition, avec plein d'ajouts.
- "Prologue": le début est jazzy, même si une basse donne un tempo un peu rock. Déjà on expérimente avec des sons métalliques, comme des pièces de monnaie trébuchantes. C'est court mais audible. La toute fin de ce prologue est très "Planète interdite" ou Rencontre du 3e type".
- "Psychérock": j'adore. Tout est dans le titre. Un rock péchu à l'électro psychédélique. M'est avis qu'il était prévu de l'écouter en consommant des substances plus ou moins psychotropes, non? Science-fiction, angoisse. On expérimente autant les drogues que les sonorités.
En tout cas, très entrainant.
- "Jericho jerk" : encore "Planète interdite". Le rock est plus doux, marqué par quelques stridences acoustiques venues du fin fond de la galaxie. Buck Rogers style. Très hippy, l'harmonium enjoué, l'orchestration sont très seventies. J'aime bien.
- "Teen Tonic" : j'adore. Très entrainant. Je ne saurais définir ce morceau. Il est en deux parties et fonctionne pourtant sur une même ritournelle. Mais les instruments et les sons varient toujours. Plus riche qu'il n'y parait de prime abord.
-"Too fortiche": grosse gratte énervée, la batterie a les crocs, le tout est un rock seventies superbe, entrecoupé de déchirures électro. J'aime beaucoup.
-"La marche du jeune homme + La reine des insectes": là on n'est plus dans le rock mais totalement dans l'expérimentation acoustique. Des élans jazzy jaillissent. Et puis silence. Des sons synthétiques. Une voix de femme. Re-jazz. Cela donne quelque chose de très étrange. J'aime bien même si c'est peu accrochant. Pourtant, je comprendrais qu'on restât réservé, que cela tapât sur les nerfs. Peu à peu, cela donne un morceau... comment dire?, sépulcral? On se croirait dans un Bava, un film de cimetière avec des portails qui grinchent et des fantômes dansants, un fim de zombies où la mort rode, affamée. La deuxième partie du morceau est un truc un peu emmerdant où des petites sonorités électro ressemblent à des bruits d'insectes qui piaillent longtemps, puis ça braille et casse les oreilles, à la limite du supportable. Accalmie, puis on continue avec l'expérimental et une structure mélodique aléatoire.
-"Rock électronique": battements électro basiques, électrocardiogrammes? Assez rapidement casse-gonades.
-"Le couple": travail sonore qui rappelle "2001 l'odyssée de l'espace" avec la présence criante du monolithe. Doux, mais un peu mort, relativement chiant. On est bel et bien passé du côté obscur de l'album. Dans la deuxième partie, plus du tout rock mais uniquement électro stridente et passablement irritante. La fin de ce morceau là est tout simplement insupportable avec ses sifflements lancinants. Forward!
-"Fluidité et mobilité d'un larsen": là encore, tout est dit dans le titre. Pas ma tasse de thé.
-"Divinité paisible": effectivement plus doux et donc écoutable. Endormissement possible. Long.
-"Balancement": irritation garantie. Le pire morceau, jusqu'à maintenant. On a droit à l'enregistrement de grincements de bois, de parquet ou d'une porte. Super... Horrible. Envie de meurtre grandissante. On est proche de la torture. L'on essayé à Guantanamo?
-"Chant 1": percussion d'aspect aquatique. Comme un chant de dauphin, très court.
-"Éveil": nouveaux grincements. La torture reprend.
-"Chant 2": comme le chant 1, plus grave.
-"Étirement": nouvelle séance de torture.
-"Gestes": les grincements sont travaillés. M'enfin, c'est toujours aussi ignoble.
-"Comptine": grincements plus brefs, ressemblant à des trompettes.
-"Fièvre 1": merde, va y en avoir au moins une autre. On s'amuse cette fois? Non, c'est toujours aussi pénible. A ce stade, cela fait quand même belle lurette que j'ai arrêté l'écoute jusqu'au bout. Bouton forward obligatoire.
-"Gymnastique": god don't save the couine.
-"Fièvre 2": voilà on termine en beauté avec d'autres couinements. A la limite, ceux-là, très brefs et répétitifs sont presque excitants, on dirait un lit qui grince sous les assauts d'un couple insatiable.