Hymne à la vie
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Depuis son séjour chez Genesis, Steve Hackett n’a jamais caché sa saine fascination pour la musique classique et une sensibilité particulière pour la période romantique (Sibélius, Ravel) proche de son ancien acolyte Tony Banks. De l’adaptation Shakespearienne soignée A Midsummer Night’s Dream (1997) à l’impétueux Sketches of Satie (2000, avec son frère John), le guitariste faisait sauter les co(r)des en vigueur de la pop en prouvant, s’il le fallait, qu’il pouvait en découdre avec des arpèges majuscules.
Avec Metamorpheus, Steve Hackett franchit le miroir aux alouettes symphoniques et prend de la hauteur pour se frotter à l’histoire mythique d’Orphée. Sa fascination pour ce personnage tourmenté lui fait porter un regard vers l’autre monde, cet Enfer en perspective qu’il plonge dans une sensualité comme on renverse un Roi. La partition est délicieuse avec une pointe de noirceur qui donne cette teinte spectrale aux splendides trames mélodiques proposées ; comme cette rencontre avec Charon qui entremêle sur un même écheveau l’amour et la mort.
Au gré de ce disque remarquable de poésie, l’orchestre Underworld accompagne les vicissitudes de notre héros sans jamais jouer les pensums abscons. Cette complémentarité avec Steve Hackett définit un univers où chacun tient sa place sans prendre celle de l’autre. Le résultat, sous des arrangements parfaits, préserve l’intimité des grands disques et gagne en intensité sans jamais se vautrer dans la complaisance. Sensualité et émotions guident le fil du récit.
Nul besoin de modifier son plan de vol à coups d’ajustements mystérieux ou d’architectures musicales outrées. Steve Hackett poursuit son chemin classique et romantique dans un spleen blotti entre ombres et lumières. Comme une preuve supplémentaire que le temps ne détruit pas (forcément) tout sur son chemin chaotique, le guitariste signait avec Metamorpheus une de ses œuvres les plus sereine et inspirée, sinon la plus accomplie. Lumineux.
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Créée
le 10 mai 2015
Critique lue 59 fois
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