Faux-jumeau d'Hybrid Theory comme l'était Insomniac par rapport à Dookie dans la carrière de Green Day, le groupe sort un album plus sombre mais toujours aussi abouti et original. Malheureusement, la formule reste essentiellement la même que pour le premier album, même si le groupe va faire des efforts pour offrir encore plus de variétés au niveau des rythmes et des structures. Je comprends la dimension culte que l'album a pris, mais j'avoue que je l'écoute assez peu souvent d'une traite. Somewhere I Belong, Easier to Run, Numb, Lying from You ou Don't Stay restent d'excellents morceaux.
Autre édition :
Meteora - 20th Anniversary Edition (2023)
Après Hybrid Theory, Meteora a droit à sa réédition chargée en bonus et la nouveauté c'est qu'on a droit à trois disques consacrés à des Live de cette période en plus des maquettes et titres non retenus pour l'album.
La promotion est assez différente de celle du coffret du vingtième anniversaire de Hybrid Theory puisque la révélation de Lost, un titre inédit accompagné d'un clip animé, a fait grand bruit à l'échelle des gens qui sont susceptibles de s'intéresser à Linkin Park.
Les maquettes en elles-mêmes sont passionnantes à écouter quand on aime le groupe car on reconnait immédiatement leur patte et surtout tout le boulot sur les arrangements qu'il y a en amont. La complexité derrière Drawing, la demo de Breaking the Habit, c'est assez fou. Sur le morceau final les arrangements en matière de percussion sont déjà originaux, mais là on est quasiment dans un Freestyle déchainé pendant quelques minutes, sans doute joué aux pads. Les maquettes sont rarement chantées, ou en partie seulement, ce qui permet de s'imaginer ce qu'auraient pu donner les voix de Mike et Chester sur des pistes instrumentales finalement jamais utilisées. Les titres bien plus avancés et qui n'ont pas terminé sur l'album sont de jolies découvertes, même si je comprends qu'elles aient été écartées. À noter que Fighting Myself laisse pas mal de place à Mike Shinoda sur la fin du morceau à une période où ça n'arrivait quasiment jamais. Ça s'est surtout décoincé pour l'album suivant.
Pour les concerts inédits, c'est tout d'abord un plaisir de savoir que le fameux Live in Texas a enfin droit à sa version audio officielle intégrale et que le concert est aussi diffusé "en morceaux" sur YouTube en Full HD. La sélection de concerts est très bonne car la setlist évolue un peu, on a pas l'impression d'écouter trois fois la même chose. On a droit à des titres comme Easier to Run, In the End avec Jonathan Davis ou My December en Live et ça fait plaisir.
C'est tout simplement une belle réédition pour un très bon album.