Mezcal Head
7.2
Mezcal Head

Album de Swervedriver (1993)

Confirmer, avancer, évoluer. Franchir l'étape du second album est toujours difficile pour un groupe, surtout quand on souhaite élargir son audience en gagnant en séduction. C’est ce qui rend les réussites dans ce style encore plus belles qu’elles ne le sont déjà.


Rappel des faits : Swervedriver est LE groupe ultime à écouter en voiture, avec Kyuss, Dinosaur Jr. et quelques autres. Une musique à la fois franc du collier et fine, ce qui était rare à cette époque en Angleterre.
Mais Oxford est un nid à formations géniales: Radiohead, Supergrass ou encore Ride, pour rester dans le même genre que la bande d'Adam Franklin: le shoegaze.


Swervedriver a pourtant toujours été un groupe à part dans ce style. Relativement unique, puisque poussé par des montées d'adrénaline qui manquaient beaucoup à certains grands noms comme My Bloody Valentine et Slowdive.
Rien que la formidable introduction donne le ton: des riffs mastoc nous arrivent en pleine poire entrecoupés de mélodies accrocheuses comme du velcro. Et on a à peine le temps de s'en remettre, puisqu'on se mange "Duel" juste après. Si vous ne sautez pas sur place en gueulant "I'm goin' down, down to the market place, goin' to learn to give!", alors je ne peux plus rien pour vous.


Le plus époustouflant à propos de Mezcal Head, c'est qu'il réussit à être aussi bon que Raise tout en était plus abordable. Grâce à un son plus lissé, mais qui n'a pas perdu son caractère, étant donné que le travail impressionnant du groupe sur les guitares est toujours d'actualité.


Leur mixture entre riffs incroyablement évidents et bruitisme psychédélisme est à couper le souffle. Il n'y a guère que Sonic Youth pour soutenir la comparaison dans cette façon de sculpter la matière sonore tout étant rock and roll. Il vous suffit d'écouter les guitares "essaims d'abeilles" de "Harry & Maggie" si vous n'êtes pas convaincu. Ou ce "You Find It Everywhere" jouissif, car se noyant dans ses propres larsens. Sachant que leurs espèces d'improvisations sont encore au rendez-vous et réussies (la seconde partie de "Last Train to Satansville" et le crescendo de "Duress").


Aucuns morceaux faibles, une énergie incroyable et des mélodies de qualité (parfaits "A Change Is Gonna Come" et "Girl on a Motorbike"). Comment Swervedriver peut-il être autant oublié de nos jours ? Il est la parfaite représentation d'un rock à la fois primaire et pertinent et ça, trop peu de gens le savent.


Chronique consultable sur Forces Parallèles.

Seijitsu
9
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le 14 août 2015

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