Massive Attack, ahlala mes aïeux, deux mots qui imprègnent à eux seuls ce que la musique doit être.
Je me souviens. 1998 j'étais en terminale et Massive Attack, tout le monde connaissait. Tout le monde aimait. Ces nappes éthérées marquées dans un esprit rockifiant qui colorent si spécifiquement leur musique sont devenues des estampilles qu'on devrait apprendre dès le collège en cours de zikmu. Les seuls morceaux à naviguer dans une ambiance lénifiante sont l'instrumental "Exchange" et le magnifique "Teardrop". Et c'est justement à travers ce mélange aérien et lent avec des guitares discordantes que l'auditeur se voit entraîné. L'on est baladé sur un nuage de tension constante au gré des chansons, lesquelles gagnent toutes en force et qualité par la présence de différentes voix (et donc aussi de tessitures, d'atmosphères). Pas moins de 5 chanteur(se)s sont crédités. Bien entendu, le fait qu'Elizabeth Fraser soit associée à trois d'entre elles, n'est pas étranger à la qualité/atmosphère apaisante de Mezzanine. La chanteuse/lyriciste des Cocteau Twins montre là encore toute l'étendue de sa présence vocale. On la sentirait presque à côté de nous sur Black Milk, Group Four et Teardrop. Et, mis à part ce dernier, la chanson introductive Angel reste à mon sens la plus belle pièce de l'album. Quelle superbe mise en bouche que de se passer cette chanson qui est juste parfaite.
Plus de 15 ans après, Mezzanine est et restera le meilleur album dans ce genre, et par-là même une des toutes meilleures productions des années 90 (j'exclue d'emblée le hip-hop, vous imaginez pourquoi). Il me semble impossible de considérer quelque chose à notre époque qui surpasserait ce mammouth. L'herbe ne repoussera pas après une pareille performance.
Cet album est quasiment un besf of (en rajoutant un ou deux titres).
La classe pourrait se résumer en ces 11 titres.