Court circuit temporel, voilà le trip hop des aventuriers de Massive Attack emporté par la nostalgie Cold Wave, et le cafard brumeux se retrouve déchiré de guitares électriques menaçantes, échos de Cure ou de Joy Division. Le spleen obsessionnel des bristoliens devient un cauchemar à la noirceur pénible mais envoûtante : la boucle est bouclée sur nos années d'adolescence, et le tourbillon létal et compulsif emporte les derniers espoirs des danseurs transis. [Critique écrite en 1998]
[A propos de la pochette] S’agit-il vraiment d’un insecte (vivant ? à demi-écrasé?), créant en nous un léger dégoût malgré la propreté publicitaire de l’image, ou simplement – justement - de son image, déjà déchirée, et perforée çà et là de vis et de chevilles métalliques ? Dans cet indécidable sans grand enjeu, Massive Attack emballe une musique tout-à-fait ambiguë, parfaitement moderne et subtilement menaçante.