J'aime pas quand on fout du piano pour faire genre on est sensible. C'est un avis totalement personnel, mais ça me gonfle. Le violon a tendance à me faire le même effet. Aussi, le premier morceau m'a déchauffé très très rapidement. Encore un qui met 3 accords au piano par dessus un petite nappe d'ambient et le tour est joué? Mais non, ça m'apprendra à juger trop vite. Le deuxième morceau nous fait rentrer dans le vif du sujet.
Par petites touches, petits glitch, samples discrets, r.roo nous amène progressivement dans son univers. Le piano ne devient qu'un layer supplémentaire, à mon grand bonheur. En voilà un qui exploite correctement l'instrument : au lieu de lui donner la place centrale dans les morceaux, il l'enterre progressivement sous des couches de sons qui le font s'intégrer dans le morceau, pour le faire parfois disparaître, au profit de violons ou textures électronique. Cela dit, ce n'est pas le cas pour tous les morceaux (On the Other Side of the Glass, Vdokh, From You, Thank You, Vydokh...). Et ces pistes là m'ennuie, vraiment. Cet espèce de neo-classique un peu fade me gâche le plaisir!
Il y a un petit côté Access To Arasaka, dans la manière d'organiser les morceaux : c'est souvent des sons courts, glitchés, déformés, qui viennent s'entrechoquer rapidement avec peu de pattern identifiables (un genre de musique qui doit être un enfer à produire). C'est un style que j'ai beaucoup apprécié par le passé, mais qui a tendance à moins me plaire dernièrement.
Même si j'apprécie bien l'effort de production, il manque un je ne sais quoi pour me captiver totalement (et y'a le piano aussi, mais j'en a déjà parlé). La longueur de l'album est également un léger problème, 1 heure 10. Quand il y a des coupures aussi abruptes (aka, morceaux piano), ça fait des montagne russes un peu, c'est difficile d'avoir de l’intérêt tout le long. "We Will Never See How People" est assez fantastique cela dit.
Je reconnais que je suis très dur, parce l'IDM est un genre qui me tient énormément à cœur, et je dirais pas que j'en suis un spécialiste, mais en tout cas j'aime beaucoup en écouter, donc je suis forcément plus dur. Ce premier contact avec r.roo n'est donc pas une réussite totale, mais ça me rend suffisamment curieux pour tenter d'autres albums, d'autant que le monsieur à l'air de manier différents styles. A voir donc.