minor earth | major sky par Strangeman57
En 2000 sort "Parachutes", le premier album de Coldplay, avec sa pléiade de morceaux qui feront découvrir leur patte, aérienne et rayonnante tout en gardant une certaine noirceur, au monde entier. Non, vous ne vous êtes pas trompé de critique, celle-ci concerne bien celle de A-ha qui, la même année, signent leur grand retour avec l'album "Minor Earth, Major Sky". Il y'a du Coldplay dans leur nouveau style, mais aussi du Keane qui aurait croisé la route de Depeche Mode.
On ne va pas y' aller par quatre chemins, ces sept années de break leur auront été bénéfiques; ils nous offrent ici leur meilleur opus depuis "Stay On These Roads" et les chiffres le prouvent: 2 millions d'albums vendus, un retour dans les charts de toute l'Europe et des fans qui jugeront même plus tard ce retour comme leur meilleur album, voir leur meilleure période. Leur carrière est de ce fait séparé en 3 parties: la première concerne leur période synthpop, la deuxième, les deux albums de transition que sont "East of... The Moon" / "Memorial Beach", enfin la dernière concernera toutes les années 2000 et conservera la même saveur que celle lancée par celui-ci.
Commençons une fois n'est pas coutume par les singles: "Summer Moved on" ouvre le bal, composé au départ pour un concert de réformation au Prix Nobel de la Paix; le succès et l'entente retrouvée seront telles qu'ils poursuivront l'aventure. Mais quel premier single! D'emblée, Morten nous fait signe que même si sa voix a vieilli, elle n'en a pas moins gagné en profondeur, en justesse et toujours aussi belle, monte, plane sur tout le morceau jusqu'à tenir la note durant 20 secondes sur la fin. J'ai encore du mal avec ce break à chaque début de refrain... mais dès que l'orchestre débarque, il faut le dire que je me laisse prendre, et il n'y avait que A-ha pour tenter ça sur un single.
Le titre éponyme lançant l'album est tout aussi réussi, bien que moins grandiloquent, avec ce synthé asiatique, samplé et filtré en arrière plan et toujours cette touche enivrante qui les caractérisent. Le troisième single, "Velvet" apporte cette nouveauté qu'est la voix d'une chanteuse, Simone Larsen, pour accompagner Mortem. Il s'agit d'une ancienne compo de Waaktaar pour un de ses side-project: "Savoy". L'alchimie fonctionne et fonctionnera sur tous les titres de l'album où il chantera avec elle, ou Lauren Savoy.
Enfin, les deux derniers singles qui en sont tirés, "Barely Hanging On" et "The Sun Never Shone That Day" (je vous laisse deviner auquel de leur tube 80's renvoie ce titre) sont loin de dénotés. Au contraire, ils prouvent qu'en prenant une base plus classique folk/rock, ils arrivent parfaitement à maîtriser le genre maintenant. Leurs grattes ont définitivement remplacé avec brio les synthés, sans qu'ils ne disparaissent pour autant. L'électro est ici utilisé en fond, et à bon escient!
Bien que "ME,MS" est totalement cohérent, deux titres, "To Let You Win" et "The Company Man" sont pour moi un peu en-dessous, mais cela relève juste d'une composition mélodique moins attirante, qui me touche moins. En contraste, "You'll Never Got Me" est pour moi la plus belle ballade de l'album, la voix de la chanteuse l'embellit totalement en servant de choeur. Tout ça sans exploser, sans artifices... une ballade comme on les aime. Puis aussi "Wish I Cared", là où la comparaison avec Coldplay se fait la plus évidente.
Les années 2000 s'annoncent donc sous les meilleurs auspices pour le groupe des années 80 puisqu'ils arrivent enfin à être convaincant de bout en bout dans leurs visions pop/rocks communes et enfin, ils n'ont plus rien à envier à tous les garants du genre de l'époque. Une reconversion réussie dont peu de groupes synthpop peuvent encore se targuer aujourd'hui.
(Pour ce qui est des clips, ils sont classes, sans fioritures, efficaces, à défaut de l'originalité créative de leurs débuts).
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.