Minutes to Midnight par AntoineRA
C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des haut-le-cœur ? Tant pis, je ne vous force pas à lire la suite. LINKIN PARK est un de ces groupes que l’on écoute principalement au début de l’adolescence, pendant nos années collèges, alors que l’on cherche sa propre identité musicale. Puis on découvre des groupes moins médiatisés, plus extrêmes, et l’on se rend compte que dénigrer les groupes commerciaux, souvent de Néo, Metal Alternatif ou Metalcore, est un loisir purement "TrVe", et on cherche alors à adopter un comportement similaire. Ainsi, on crache à notre tour sur ces groupes à succès que l’on avait pourtant appréciés lors de notre jeunesse
Mais voilà, si, au début, c’est consciemment que l’on décide de ne plus écouter le groupe et intégrer tous les avis négatifs dans sa propre réflexion pour finalement n’en penser que du mal ; avec les années, ce réflexe péjoratif devient inconscient et l’on critique sans même savoir de quoi l’on parle et ni pourquoi l’on n’aime pas. La seule raison est : « J’écoute du Metal extrême, je ne vais pas me rabaisser à cet immondice commercial ». Et devant le manque flagrant d’originalité de Meteora, sorti quatre ans plus tôt, ainsi qu’avec l’arrivée de son nouvel opus, Minutes To Midnight, LINKIN PARK a déchaîné les attitudes de ce genre…
Débutée en 2003, l’écriture de cet album a été par la suite repoussée puis, après l’annonce d’une sortie en 2006, de nouveau décalé jusqu’à mai 2007. Entre temps, le groupe a pu travailler une centaine de compositions, dont ils ont, tout d’abord, extrait les dix-sept meilleures, puis réduit ce choix à douze pour finalement obtenir Minutes To Midnight. Autant dire qu’avec quatre ans de réflexion, les Californiens ont grandi, et cela se retrouve indubitablement dans les écrits des morceaux qui ont souvent nécessité une multitude d’ébauches pour s’ancrer convenablement dans le pseudo-concept entrevu à travers le titre de l’album, soir l’horloge de l’Apocalypse, censée représenter la fin du monde lorsqu’elle indique minuit (en 2007, elle pointe 11:55).
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Beaucoup diront, qu’avec ces nouvelles sonorités, LINKIN PARK la joue plus commercial ; pour ma part, ce n’est pas la motivation première derrière cet album. On sent la conviction au travers de certaines pistes et les émotions qu’elles parviennent à véhiculer. De là le groupe a mûri, puisque dans ses deux précédents albums, il était rare d’y ressentir de quelconques sentiments sur chaque piste. Et puis, pour un groupe soi-disant commercial, ce nouvel album a mis du temps à sortir alors que d'autres s’octroient un nouveau disque par an dans leur discographie, preuve de la volonté de soigner leurs compositions. De plus, l’implication et le dévouement qu’ils portent à leur musique se voient au travers de leurs clips vidéo, toujours peaufinés et travaillés à l’extrême pour un rendu bien au-dessus de la majorité des formations de Metal, et même de Rock en général.
Au final, LINKIN PARK fait évoluer son Néo Metal en un Rock énervé terriblement accrocheur et bien plus réfléchi, qui correspond davantage à l’image musicale du groupe. Car, même si la formation existe depuis plusieurs années, elle n’en est qu’à son troisième opus et peut alors se permettre d’élaborer de nouvelles sonorités. LINKIN PARK délivre sur cet album une musique agréable, et entraînante, qui n’a, par ailleurs, aucun mal à s’écouter en compagnie d’oreilles plus sensibles, tout en en profitant également. L’ensemble des compositions se montre donc réellement appréciable et plaisant ; seulement, pour cela faut-il encore être ouvert d’esprit et posséder ses propres goûts musicaux…
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