Je connaissais déjà "Trough the Windows" qui m'avait transportée en 2010 notamment avec ses titres "15" ou encore "Opal"... Des sons très cristallins et carillonnants qui donnaient toute la touche poétique et onirique de l'album. Avec le succès de ce dernier, on aurait pu croire que Saycet allait rester sur ces acquis (comme certains artistes actuels qui perdent pied assez vite). Bah ouais : "vu que ça marche, pourquoi ne pas rester dans cette lancée florissante ?". Eh bien, non, Saycet innove et montre que, plus mûr, sa musique est plus aboutie et réfléchie..
On remarque aisément la patte pour laquelle on l'avait tant apprécié dans "Trough the Windows" et, par ce fait, Saycet nous livre encore un album où l'espace et le temps se sont quelque part, arrêtés. On pourrait croire qu'on est plongé dans un océan ou projeter dans le cosmique... Que sais-je ? En tout cas, je dirais que "Mirage" est une description musicale parfaite de l'émerveillement, de l'espoir, de la joie, de l'apaisement retrouvé, de la découverte... Avec les titres "Ayrton Senna", "Météores", "Kananaskis" ou encore "Cité radieuse" qui ont des sons progressifs et très amplifiés, on se sentirait presque un enfant qui regarde autour de lui et remarque tout avec étonnement et ravissement (Avez-vous déjà écouté "Crayon" de Caribou ? C'est un peu dans cet esprit là.) ....
D'autre part, la collaboration avec Phoene Somsavath se fond de façon harmonieuse avec l'onirisme développé par Saycet. La voix au timbre délicat reste dans la continuité de l'esprit qu'à voulu élaborer l'artiste. Que dire de plus, à part de l'écouter, ce soir, dans votre lit avec un bon vieux bouquin. Assurément, vous n'allez pas être déçu si vous voulez rêver un peu, l'espace d'une soirée.