Momentum par avisdupublic_ne
Avec cohérence, Jamie nous livre ici une synthèse de tous les styles qui l’ont inspiré : Jazz, pop, soul, hip-hop. Avec une dominance jazz moins marquée qu’avant, ce qui était pourtant clairement sa pièce maîtresse dans ses précédents albums. Il confirma cette légère mutation en déclarant : « L’album aborde cette période charnière, entre la jeunesse et l’age adulte, où vous sentez que vous avez un pied dans les deux ».
L’album commence par trois morceaux caractéristiques de son jeu, c’est-à-dire un mélange de Jazz et de Pop très frais ! Pour exemple, The Same Thing, morceau tonique, basé sur une seule et même rythmique, même gimmick, mais trouve son relief dans différents arrangements tout au long du morceau : sifflets, effets électroniques (style « tir de vaisseaux spatiaux »), chœurs, tapements de mains, solo de clavier… Début d’album intéressant donc, mais rien de vraiment inattendu.
On peut aussi trouver du jazz tout à fait classique, avec comme pièce maîtresse le piano, dans Sad, Sad World (live At Abbey Road) ou encore en hommage à Björk dans la chanson Unison. Mais la chanson probablement la plus emblématique, et que j’ai le plus apprécié, est Pure Imagination : Inspiré de la version du film « Willy Wonka And The Chocolate Factory », mais qui reste un morceau 100% Cullum dans les arrangements et le dosage des instruments.
Là où j’ai été plus surpris, c’est avec la présence marquée de cuivres dans les morceaux Comes Love et When I Get Famous, qui auraient très bien pu être composés ou interprétés par Amy Winehouse en personne. C’est donc très coloré, se rapprochant de la soul. Ça swingue, ça groove, ça jam, c’est plein d’énergie : J’adore ! Ajoutons dans un autre style, mais très original, la fusion du jazz et du Hip-Hop dans Love For $ale (feat. Roots Manuva). Trois morceaux montrant donc le talent indéniable de l’artiste à encore élargir sa palette.
Le bémol que je donnerais à cet album, c’est la touche un peu trop « pop commerciale actuelle » à mon goût dans certains morceaux. Les deux exemples les plus criants sont Save Your Soul et You’re Not The Only One, qui ont étés condamnés dès la première seconde par leurs accords de piano basique et leur rythme banal. Regrettable…
En conclusion, on peut tirer beaucoup de points positifs de ce nouvel album, avec un Jamie Cullum qui tente toujours d’aller artistiquement au-delà du précédent. Une réussite qui devrait en occasionner beaucoup d’autres !