Faisons un rapide CV des Quick: managés par Kim Fowley (le manitou derrière les Runaways), produits par Earle Mankey (ex-Sparks et réalisateur de disques des 20/20, Paley Brothers, Long Ryders etc.), repris par Redd Kross et les Dickies. Les anciens membres du groupe ont été par la suite dans les 3 O'Clock (Danny Benair le batteur), ou ont formés les Rembrandts (Danny Wilde après l'expérience Great Buildings) qui obtiendront un succès énorme au début des années 90 via le générique de Friends.
Mondo Deco avait donc de bonnes raisons de marcher, en tout cas le pedigree des bonshommes était excellent et le patronage de la figure emblématique du Strip un plus non négligeable, et pourtant... ce disque fut un bide ! Trop en avance ou en retard peut être ? 1976: premier album des Ramones, et ce Mondo Deco, trop baroque, exubérant, vif, haut en couleur, délirant... Comme si Queen se mettaient à faire de la New Wave ou les Sparks de la powerpop ! La production est chatoyante, les claviers ont ce petit coté suranné et altier, le songwritting est sublime et enchaîne les perles. La voix de Danny sonne comme s'il carburait à l'Helium. Ce disque est une sorte de bonbon toxique, aussi facile à détester qu'à trouver brillant.
Il faut avoir des grosses couilles pour commencer un disque sur une cover des Beatles, surtout un classique aussi connu que "it wont be long" et pourtant les Quick en font un truc unique et à eux. Bien sûr ils n'effaceront pas des mémoires l'original des liverpuldiens mais ils arrivent à y mettre leur touche sans trahir la chanson, c'est déjà un bel exploit quand on voit la montagne. Le reste de l'album est un grand huit, un disque onirique prêt à plonger dans le cauchemar à chaque instant. Une expérience sonore à tenter si vous êtes capables de vous plonger dans un disque aussi excessif mais particulièrement inspiré.