You think you're a Man
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le 13 nov. 2022
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Après avoir sortit deux médiocres albums en 1988 (Cold Lake) et 1990 (Vanity/Nemesis), le trio suisse sort de la tombe en 2006, plus puissant que jamais. Monotheist est la promesse d'un retour après des décennies d'absence, un chant du cygne avant de disparaître à nouveau dans les ténèbres froides et glacées. Avec Peter Tägtgren à la prod' et les membres d'origine en studio, cet album devait forcément envoyer du lourd.
Fini le proto-Black Metal d'adolescent et les démos enregistrés dans des bunkers (vraie anecdote), la vitesse laisse place à la lenteur lourde du Doom Metal. Mais la lenteur n'empêche pas la fureur et la rage, bien au contraire. Monotheist est l'album le plus vénère de Frost, et il parvient parfaitement à mélanger des passages brutaux et d'autres plus calmes.
Comme je l'ai dit plus haut, l'instru ralentie pour offrir une expérience plus Doom que Black. On est plus proche d'un album de Cathedral ou de Candlemass que de Darkthrone. Mais l'influence destructrice du Metal extrême est toujours là, énervée, hurlant de haine et de tristesse.
De la tristesse, oui. La colère côtoie une ténébreuse mélancolie avec des titres comme A Dying God Coming into Human Flesh ou Drown in Ashes. Ça se sent aussi dans la voix du chanteur guitariste, vénère par moment et parfois sombre et fantômatique. À la voix de Tom G. Warrior s'ajoute une voix féminine spectrale, qui sonne comme la complainte d'une banshee.
Casez ces voix sur des guitares tordues lourdes comme 10 000 tonnes d'obsidiène, une batterie martiale et des arrangements dérangés qui sonnent comme la voix d'une horde démons s'échappant du Necronomicon; et vous obtenez un disque purement maléfique.
Le gros morceau de cet album, c'est quand même Synagoga Satanae, un morceau de plus de quatorze minutes, lent, lourd et entêtant avec des montées en puissance et des descentes vers les abyssess. En fait, plus l'album avance, plus la magie noire opère, tout ne devient que ténèbres et désolation, la musique semble venir d'un horrible cauchemar qu'on pourrait avoir après la lecture des grimoires d'Aleister Crowley...Ou la bible.
Comme sur tous les albums que j'écoute, j'accorde une grande importance à la pochette et au visuel. Ici, elle est sobre mais aussi magistral. Un visage obsurci, au visage tordu et au regard torturé, presque implorant que la douleur ne cesse. Du noir et des nuances de gris, voilà les seules couleurs présentent dans le monde maléfique de Celtic Frost.
Monotheist sonne comme les pas d'un démon qui écrase les croyances humaines sous une masse noire de pessimisme et de désespoir. Lourd et entêtant comme le meilleur des albums de Doom Metal, mais aussi rageur et maléfique comme le meilleur des albums de Black Metal. Après ce disque, Celtic Frost s'est séparé et Tom G. Warrior a fondé Triptykon, avec une musique proche de celle de cet album, mais qui ne possède pas sa personnalité. Monotheist est donc un album unique, forgé dans la rage et la tristesse de l'occulte.
Top 3 : Ground, A Dying God Coming into Human Flesh et Synagoga Satanae
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma Discothèque (CDs et LPs), Le Donjon du Black Metal (Anthologie) et Doomster's Trip ( Anthologie Doom/Stoner/Sludge)
Créée
le 22 mai 2022
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