Un film français sur le milieu du Drag qui promet de ne pas être gênant et rempli de clichés détestables ? Pas le temps de réfléchir, j'y cours ! J'ai appris l'existence de ce film grâce à la page Instagram de SensCritique, et je dois avouer que ça m'a beaucoup intrigué et hypé. Ce qu'il y a de bien, c'est que j'ai nullement été déçu.


Trois Nuits par Semaine est donc une comédie dramatique et romantique réalisée par Florent Gouëlou, et qui, heureusement, n'a acun rapport avec Indochine. Le film se déroule à Paris, où Baptiste, un photographe, fait la rencontre de Cookie, une drag queen en quête de succès. La relation entre les deux personnages devient bien vite intime et ils tombent amoureux. Commence alors une aventure teintée de maquillage, de musique et de sentiments en tout genre.

La seule Drag Queen que j'avais vu au cinéma avant ce film, c'était Divine, alias Harris Glenn Milstead, dans les films de John Waters. Et je dois avouer qu'il y a une PETITE différence de personnage.


J'ai beaucoup aimé ce film. Avant tout parce qu'on ressent la sincérité derrière sa création. À l'heure où Hollywood et les grandes firmes médiatiques s'amusent à "queer-coder" n'importe quel personnage pour l'amour de l'attention et du fric, ça fait toujours du bien de voir une oeuvre fraîche qui ne pue pas l'hypocrise à plein nez.

En plus de ça, le film est un concentré de plein de bonnes choses !


Déjà esthétiquement, c'est très joli. La photographie est nickel, les costumes des queens sont aussi beaux qu'originaux, et les cadres et les décors sont aussi très chouettes. Je ne pense pas que le film avait un énorme budget mais la sobriété du résultat final apporte un certain degré de réalisme. Ce n'est pas époustouflant d'un bout à l'autre, c'est ce qui rend le tout réel et aussi humain.

En parlant d'humanité, parlons un peu des personnages. Quels qu'ils soient, j'aime bien leur bouille ! Que ce soit le protagoniste ou les queens, ils ont tous fière allure. Niveau caractère, je reviens sur ce que j'ai dit plus haut, mais là aussi, on sent l'envie de faire quelque chose de profond. Les personnages n'ont rien de superficiel, chacun d'eux a sa personnalité, son apparence propre et sa place dans l'histoire.


Ce qu'il y a de bien aussi, c'est la vision porté sur l'univers du Drag. Les Drag Queens ne sont pas vues comme des curiosités ou des femmes refoulées. On nous invite à découvrir les subtilités de cet univers qui est bien plus vaste qu'il n'y paraît : identité de genre, esthétique recherchée, l'inclusion dans d'autres groupes, l'identité derrière le personnage, militantisme, etc. . Et le film évoque tout ça sans être maladroit, c'est ça ce qu'il y a de mieux ! Évoquer une communauté sans la bafouer ou la traiter de manière superficielle, c'est un vrai petit exploit.


Le film se permet une bonne dose d'humour parfois assez sale mais jamais rien de grotesque ou de ridicule, et des passages romantiques tendres et poignants. On pensera à ajouter un peu d'érotisme esthétique et plutôt soft, et voilà ! Un cocktail cinématographique aux paillettes


Belle pépite de cette année 2022, Trois Nuits par Semaine est une belle fable romantique contemporaine, avec une vraie touche visuelle, des répliques qui font mouche, des personnages attachants et une histoire originale. Et en plus c'est français !

Arthur-Dunwich
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le 13 nov. 2022

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