Le profane de base que j’étais en 2007 était en pleine découverte du hard rock et du metal. Je connaissais de nom ces AC/DC, Led Zeppelin, Metallica, Iron Maiden, mais, comme tout non-initié, je ne savais pas vraiment ce qu’ils faisaient. Une pub à la télé pour une compilation de Led Zeppelin avait absorbé mon intérêt : je me suis dit, encore tout con, qu’une compilation suffirait à me faire connaître le groupe sur le bout des doigts, puisqu’on aura choisi au préalable tous les meilleurs morceaux et que je n’aurai qu’à les écouter une fois pour me proclamer grand connaisseur de Led Zep.
C’est comme ça que Mothership a atterri dans ma boîte aux lettres.
À cette époque, je ne savais pas qu’il était bien plus enrichissant et gratifiant de découvrir un groupe à travers son entière discographie, bien plus pertinent de choisir ses propres morceaux préférés et de les compiler soi-même en se basant sur ses émotions réminiscentes plutôt que de se faire servir les morceaux populaires par un distributeur. J’étais d’ailleurs complètement passé à côté du titanesque Achilles Last Stand en écoutant Mothership, et c’est en écoutant Presence qu’il m’est apparu comme la divinité qu’il est. J’aurais aussi mis l’immense How Many More Times dedans, mais je comprends qu’il n’ait pas été choisi pour nourrir la plèbe sans palais !
Évidemment, Mothership rassemble la crème de Led Zep, on a Stairway to Heaven, Immigrant Song, Dazed and Confused, Whole Lotta Love, Kashmir, et j’en passe. Vingt-quatre titres soigneusement triés pour exciter les profanes et les fainéants, mais bon, ça reste vingt-quatre titres de qualité, variable. Bien qu’All of my Love et D’yer Maker soient bons, je ne peux pas les mettres à égalité avec Trampled Under Foot et Achilles Last Stand.
Le fait notable de cette compilation se trouve surtout au niveau du son. Les classiques de Led Zep se voient sublimés par la pureté de celui-ci, comme rajeunis, remis à neuf. Un plaisir incroyable sur la forme, en plus du fond. Ajoutez à cela le soin pris de trier les morceaux chronologiquement et par albums, et vous avez pour résultat un album qui, s’il ne se substitura jamais à l’écoute de la discographie, vaut le coup d’être ouï.