Ironie du sort, l’un des meilleurs albums de New Order n’est pas vraiment un album de New Order…
Movement est en réalité la parfaite continuité de Joy Division. Closer annonçait un virage de plus en plus synthétique avec ses claviers et ce 1er album de l’Ordre Nouveau confirme cette orientation. Ce petit disque n’est cependant pas celui qu’on retient le plus quand on aborde le cas des ex-Joy Division, alors qu’il s’agit d’un vrai bijou.
Les atmosphères noires et glaciales sont encore plus prenantes qu’auparavant et pour cause : le fantôme de Ian Curtis flotte sur cet album et cela se ressent beaucoup dans la voix de Bernard Sumner. Contraint d’endosser le rôle de chanteur, il est peu à l’aise à ce poste et se contente d’imiter son ancien partenaire à la perfection.
Mais Bernard n’est pas Ian, car il est beaucoup plus détaché et distant. C’est cependant l’un des éléments qui fait la réussite de Movement. Le son très froid lui donne un très fort caractère, ainsi que l’alliance entre la voix brumeuse de Sumner et les sons électroniques beaucoup plus poussés que par le passé.
A y regarder de plus près, quelques éléments laisse prévoir la suite de leur carrière nettement plus dansante, comme la basse funky de Peter Hook de « Senses » et le beat quasi-techno de « Denial ».
En définitive, cette musique sépulcrale annonce la fin du groupe de Ian Curtis. Par la suite, New Order préférera se tourner vers d’autres contrées, mais pas moins intéressantes.
Pourtant, je vous avouerais que j’aurais souhaité que le groupe continue un peu plus longtemps dans cette voie, tant il se montre particulièrement doué ici…
Chronique consultable sur Forces Parallèles.